Ah, la toute fin des années 90! La bulle internet n'avait pas encore explosé, le téléphone portable se démocratisait, Britney Spears débarquait sur MTV, on portait tous des Air Max BW, et Ashley Judd avait toujours le premier rôle dans les thrillers hollywoodiens...
Avec quinze kilos de moins qu'aujourd'hui, au passage.
Et c'est vrai qu'elle était mignonnette, Ashley. Et un peu badass, en prime.
Dans "Double Jeopardy", l'actrice américaine incarne une femme accusée (injustement, cela va sans dire) du meurtre de son mari, dont on n'a pas retrouvé le corps... Lorsque les premiers éléments de l'intrigue se mettent en place, j'ai eu très peur, car le premier twist est prévisible à des kilomètres.
Heureusement, l'expérimenté Bruce Beresford a le bon goût de régler cette histoire en une demi-heure chrono, et on part sur autre chose, en l'occurrence la quête de la belle Ashley pour récupérer son jeune fils.
Apparaît alors le personnage de Tommy Lee Jones, toujours aussi bourru qu'à l'accoutumée.
Honnêtement, j'ai une certaine tendresse pour ce genre de thrillers comme Hollywood en produisait à la chaîne, avant que les séries policières ne phagocytent ce créneau ; d'autant que "Double Jeopardy" fait plutôt partie du haut du panier dans cette catégorie.
Certes, le récit multiplie les facilités scénaristiques et les invraisemblances, parfois à la frontière du grotesque. Mais si l'on est rarement captivé, on ne s'ennuie jamais vraiment non plus, grâce à de nombreuses péripéties, quelques punchlines bien senties et une pointe d'humour.
Surtout, la réalisation de Beresford se révèle assez pêchue, multipliant les cascades improbables : ainsi, la séquence sur le ferry est une vraie réussite, et constitue le climax du film.
On aura aussi droit à quelques jolis paysages, et une petite virée agréable du côté de La Nouvelle-Orléans.
Voilà, chacun se fera son idée en fonction de son degré d'exigence et de son humeur du moment, mais pour ma part j'ai passé une bonne fin de soirée grâce à ce petit thriller.