Joyeux Noël
1943, la France se fredonne Douce avec un petit concentré de ce qui se faisait de mieux comme cinéma sous l’occupation : Claude Autant-Lara filmant Odette Joyeux déclamant du Aurenche et Bost et...
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le 20 déc. 2014
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Un an après le très plat « Lettres d’amour », Claude Autant-Lara dirige à nouveau Odette Joyeux dans « Douce ». Mais cette fois il s’agit d’une critique sociétale au vitriol, contenue au sein d’une histoire d’amour tragique, finissant plus ou moins mal pour tout le monde. Le trio féminin est épatant, avec une mention particulière pour Madeleine Robinson dont le jeu d’une sobriété impressionnante, permet d’exprimer toutes les nuances d’un désarroi dont elle ne parvient pas à maîtriser le désordre. Malheureusement, la remarquable photographie (éclairages au gaz et à la bougie) est quelque peu gâchée dans la deuxième partie du film par des mouvements de caméra peu pertinents et un montage relâché. Heureusement l’intensité du dernier quart d’heure rehausse à nouveau l’ensemble. A sa sortie, les deux scènes concernant la pauvreté et l’abominable discours de la Comtesse de Bonafé (Marguerite Moreno) furent interdit pars la censure de Vichy, car peu conforme au message de solidarité national voulu par le Maréchal Pétain. Visiblement, la mesquinerie de l’ensemble échappa à leur compréhension et donc à leurs ciseaux, malgré l’absence totale de nuances dans le scénario et les dialogues percutants de Pierre Bost et Jean Aurenche. « Douce », même s’il a quelque peu vieilli, mérite d’être redécouvert, car dans l’exercice de démolition misanthropique, Autant-Lara n’était pas si loin de Duvivier dans les intentions, même si la maîtrise de son illustre aîné lui fait parfois défaut.
Créée
le 18 mars 2021
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