Peu avant la cloture du 31e BIFFF, je me suis rendue au festival dans sa toute nouvelle installation aux Bozar. Qui dit nouveau lieu dit nouvelles salles de projection. Se retrouver aux Bozar au lieu du hangar de Tour & Taxi a son avantage. Une belle salle de théâtre où sur la scène, trône un écran de cinéma. Avant le début de la projection, le réalisateur en personne vient saluer la foule (en délire) sur la scène. Quelques courtes questions lui sont posées et Dario Argento explique qu'il n'aime pas "les films de vampires pour enfants" comme on en fait actuellement, lui préfère faire des films "d'adultes" et plus classique.
Plus classique? Vraiment? Je n'ai pas lu le livre de Bram Stoker mais j'ai bien peur que Dario Argento prenne de grandes libertés sur l'oeuvre originale (WTF la mante religieuse?!!). Et puis l'air de rien, c'est quand même un condensé de mauvais goût. Déjà, on sent un nombre d'ingrédients censés "plaire" au grand public, mais la sauce ne prend pas, elle est même indigeste. Le titre d'ailleurs l'annonce assez bien. Mettre "3D" dans un titre, c'est presque du racolage qui est exacerbé par un nombre de scènes aux seins nus d'une utilité inexistante. D'ailleurs, Asia Argento, fille du réalisateur, joue dans le film et n'échappe pas à se déshabiller. J'ai non appris que ce n'était pas rare (qu'il la montre ainsi devant la caméra), ça a eu l'art de me mettre vraiment mal à l'aise. Heureusement, dans la salle un homme s'écrie "MERCI PAPA!" (les fameux commentaires donc je vous parlais plus tôt), ce qui m'a fait rire. La mise en scène est catastrophique, le film est plein d'incohérence, notamment au niveau des combats. Dracula vient de faire du pâté pour chat d'une demi-douzaine d'hommes mais non, Van Helsing, lui, supporte les coups, quel homme...
Si seulement son appétit de l'amer s'arrêtait là, mais non, Dario accumule les mauvais mélanges et attribue un label "CHEAP" à son film. Si dans Passion, l'effet téléfilm était voulu, assumé et sert totalement la tension et le suspense du film, ici, c'est tout le contraire. Des décors aussi réels que mon canard en peluche, des effets à faire vomir vos yeux (si c'est possible), je pense notamment à une scène d'hallucination qui prend des teintes saturées de vert et de bleu. Premièrement, il faut qu'on m'explique le choix des couleurs, totalement inapproprié. Deuxièmement, c'est le genre d'effet dégueulasse qu'on fait en trois secondes sur Photoshop. Si vos yeux souffrent, c'est pareil pour vos oreilles. La plupart des acteurs sont italiens ou espagnol, même Dracula est allemand. Donc, pourquoi faire un film en anglais quand la majorité de vos acteurs ne maitrisent pas parfaitement la langue de Shakespeare ? Là encore, j'ai l'impression que Dario Argento a juste cherché à ramené un maximum de public.
Cette histoire du Comte Dracula, elle est risible, décousue, incohérente, et sans aucune crédibilité. Une fois de plus, je m'interroge de l'intérêt de la 3D, c'est peut-être complètement personnel mais les films 3D que j'ai vu ne m'ont apporté qu'une seule chose, un sympathique mal de tête. Étrangement, ce film qui est sans doute l'un des pires que j'ai vus depuis le début de cette année, me donne envie de lire le livre de Bram Stoker, histoire de me rassurer sur sa qualité et sur les libertés prises par les scénaristes de ce film pire qu'insipide, exécrable.