Pour commencer franchement, je compte, avec cette critique, jouer la subjectivité à 90%. Parce que Dragon Ball est mon manga/animé favori, déjà, mais aussi parce que Bardock est un personnage que j'adore, si bien que je regrette le peu de temps de présence qui lui est accordé, que ce soit dans l’œuvre originale ou bien dans l'animé dérivé. Heureusement, les OAVs sont là.
Dragon Ball: Episode of Bardock, ou plus simplement Episode of Bardock, est, à l'origine, un manga de Naho Oishi en trois chapitres publiés de juin à août 2011. Mais c'est aussi un "téléfilm" - et j'insiste sur les guillemets - de 20 minutes, réalisé par Mitsuo Ashimoto et reprenant l'histoire du manga éponyme. Pour résumer grossièrement, c'est la suite de l'excellent Baddack contre Freezer, donc on retrouve Bardock face à Freezer, prêt à encaisser l'attaque responsable de la destruction de la planète Vegeta. Et alors qu'il se la mange violemment en pleine poire, et qu'il pense mourir, il se réveille sur la planète Plant... dans le passé ! (Ouah, trop de suspens)
Comme je l'ai dit, j'aime Bardock. Et je suis très content de voir un nouveau chapitre de sa vie révélé. Et s'il se révèle très intéressant sur certains points, c'est paradoxalement le moment de sa vie le moins passionnant. Je m'explique. Qu'est-ce que l'on a dans cet épisode ? On a un Bardock qui voyage dans le temps sur l'ancienne planète Végéta, qui se frite avec un des ancêtres de Freezer et qui, en plus de ça, se révèle être le Super Saiyan de la légende.
Et si l'on ne prend que ces éléments en compte, je suis totalement d'accord avec ce qu'essaie d'accomplir cet épisode : rendre le personnage de Bardock plus "profond", lui ajouter du background, et indirectement ajouter du background à Goku. Seulement, dans les faits, toute cette partie cool ne représente qu'un quart de l'épisode, un quart divisé et dispersé ça et là dans l'histoire. Et si l'on prend les trois quarts restants, donc tout le reste... C'est une autre pair de manche.
Tout simplement parce que l'on tombe dans une histoire facile, vue et revue, qui n'apporte rien de neuf et qui, en plus de ça, se permet d'être condensée en 20 minutes. Car, clairement, la durée de l'épisode est son principal défaut. Tout manque de développement, tout est expédié, à aucun moment on prend le temps de poser les choses et de vraiment s'intéresser à la psychologie du personnage de Bardock. Certes, pour ceux qui auront vu le précédent OAV, Baddack contre Feezer, c'est inutile. Mais au delà de sa psychologie, c'est son évolution qui est peu développée. Au début, c'est un bâtard qui n'en a rien à foutre de la vie d'autrui, et à peine 10 minutes plus tard, il "risque sa vie" pour sauver des personnes qui lui sont totalement inconnues, à part un gamin qui lui apporte de la bouffe de temps en temps, et s'énerve quand ledit gamin est blessé au point de devenir un Super Saiyan. Problème ? À aucun moment cette évolution n'est décrite assez précisément pour que l'on y croit. Donc Bardock passe d'un être sans pitié à un justicier tout gentil dans le plus grand des calmes, et ce en moins de 20 minutes. GÉNIAL.
Et permettez moi de passer sur les musiques - loin d'être mémorables - et l'animation - qui casse pas des briques.
Mais surtout, le principal soucis, c'est que l'on veut en voir plus. Oui, l'histoire était sympathique à suivre, mais elle avait tout d'anecdotique, de secondaire, et c'est ce qu'il se passe après qui semble bien plus intéressant. Pourquoi ne pas exploiter tout le potentiel que propose Bardock ? Pourquoi laisser ce personnage de côté alors qu'il a tellement à offrir ? Cet épisode en est, étrangement, la preuve : Bardock peut être bien plus que le père de Son Goku. Il peut être un guerrier légendaire, il peut être un sauveur, un protecteur, mais aussi un héros dont on veut suivre les aventures. Ce personnage a tant à offrir, en tout cas bien plus qu'une histoire aussi plate et clichée.