Le résumé est aussi clair que le titre du film ; la vie de Bruce Lee. Mais là où le réalisateur a fait un choix curieux, mais pas inintéressant, c'est que ce biopic est axé selon le point de vue son épouse, Linda Lee Cadwell, dont ses mémoires furent éditées en 1975. Soit deux ans après la mort de Bruce Lee.
Il en résulte quelque chose de déconcertant, assez romantique dans la liaison entre le Petit Dragon et celle qui deviendra sa femme, dans une époque ostracisée par le racisme ambiant.
Mais il faut dire que le film a été supervisée par Linda Lee, donc c'est une vision hagiographique de la réalité, car aujourd'hui, plusieurs faits historiques peuvent nous faire croire que le film raconte en gros sa vision des faits, quitte à tordre la réalité, ou à totalement évincer la mort de Bruce, qui comme on le sait est mort d'un œdème cérébral dans lit de sa maitresse. Là, c'est une vision à la John Ford, on imprime la légende, ce qui est discutable en soi car le film est entre guillemets officiel, il est d'ailleurs dédié à la mémoire de Brandon Lee, pas parfait, mais on sent que Rob Cohen a voulu faire quelque chose d'honorable.
Et ça l'est ; notamment dans le choix de l'acteur principal Jason Scott Lee, la générosité dans les phases de baston, la scène de cauchemar où il affronte un homme en armure qui veut également tuer son fils, le romantisme du film, ou encore ses débuts à Hollywood dans la série télé Le frelon vert où ses exploits rendent muet le réalisateur sur le plateau. Dommage que le cinéma soit aussi peu évoqué, si ce n'est le tournage d'une scène de Big Boss, et son triomphe en salles.
Depuis la sortie du film, en 1993, il y a eu plusieurs documentaires, livres, qui ont permis de donner un point de vue plus contrasté sur l'homme, mais l’œuvre restera.
D'ailleurs, un autre biopic, plus réaliste, est prévu par Ang Lee, je l'attends impatiemment.