J'ai mis du temps à le visionner, ce fameux "Drive", impressionné par les critiques globalement dithyrambiques et craignant d'être lourdement déçu.
Désormais, je comprends mieux pourquoi on parlait tant de claque visuelle au sujet du film de Nicolas Winding Refn : c'est vrai que c'est très beau, la réalisation apparaît extrêmement soignée (montage, cadrage, les plans se succèdent tout en fluidité), à l'image de ce superbe générique, après la séquence introductive, sur la musique funky et électro de Cliff Martinez.
Ce dernier m'avait déjà enchanté avec la BO de "Spring Breakers", il récidive avec "Drive".
Le scénario se révèle certes un brin minimaliste, mais j'étais prévenu, et ça reste très acceptable (en dépit de quelques situations invraisemblables) pour un film qui n'excède guère 1H30.
Là où je suis moins emballé, c'est sur le charisme supposé des personnages principaux.
Ainsi, j'ai nettement préféré la version de Ryan Gosling pilote et mutique chez Derek Cianfrance : le motard cascadeur héros de "The Place Beyond the Pines" dégageait autrement de classe et de virilité que ce driver à l'éternel sourire énigmatique un peu niais.
Et puis il donnait la réplique à cette bombe latine d'Eva Mendes, qui ne boxe pas dans la même catégorie que la tristounette Carey Mulligan, avec ses robes longues et ses cheveux gras.
Peu importe, Gosling et Mulligan trouvent malgré tout une certaine alchimie (à trois d'ailleurs, avec le gamin), et Oscar Isaac, Bryan Cranston, Albert Brooks ou encore Ron Perlman viennent agréablement compléter ce casting. On notera aussi la brève irruption à l'écran de la pulpeuse Christina Hendricks, actrice qui ne passe décidément pas inaperçue.
Nicolas Winding Refn nous offre donc un thriller automobile hyper plaisant, dans lequel la véritable héroïne est finalement la Cité des Anges, remarquablement mise en valeur par le réalisateur danois.