"Drôle de frimousse" tourné en 1957, confirme une nouvelle fois, si cela devait encore être nécessaire, le statut de star hollywoodienne incontestable d'Audrey Hepburn..
Ici, elle joue le rôle d'une jeune libraire new-yorkaise, passionnée de philosophie, qui est remarquée par un photographe travaillant pour une grande revue de mode. Elle accepte de devenir mannequin pour une revue de haute couture à Paris, à l'idée d'aller à Paris et d'en profiter pour assouvir sa passion pour la philosophie.


L'argument du film n'est qu'un prétexte pour mettre en scène Audrey Hepburn sous toutes les coutures, si j'ose dire et dans tous ses états.
On note quand même une petite critique du caractère complètement artificiel des milieux de la mode dans la première partie. La survoltée Kay Thomson, la patronne de la grande revue de mode new yorkaise règne sur un petit monde complètement asservi qui est d'avance d'accord avec la prochaine lubie.
Dans la deuxième partie, ce sont les cercles artistiques de Saint-Germain des Près qui sont gentiment égratignés dont, en particulier, le fameux professeur Flostre" (dans la VO).
Ces critiques sont gentillettes et ne sont là que pour placer une petite touche d'humour dans ce film, comme la 2CV qui traine (en plein Paris !) une remorque avec une vache …
L'essentiel du film n'est pas du tout là.


Quand on sait que Audrey Hepburn voulait être danseuse mais qu'elle est devenue actrice au cinéma après avoir fait du théâtre, la retrouver dans ce film au côté de Fred Astaire pour un de ses rares rôles où elle va pouvoir danser, laisse imaginer que ce rôle qu'on lui a offert dans ce film tient du rêve.
Et l'ensemble du film tient du rêve, de l'arrivée à Paris avec "Bonjour Paris" jusqu'aux nombreuses mises en situation d'Audrey Hepburn où elle doit composer un personnage correspondant au cadre et au contexte de la photo.
Plusieurs scènes sont ainsi absolument magiques : la scène de la séparation dans une gare avec un regard infiniment triste, la scène triomphante au Louvre devant "la Victoire de Samothrace" avec une splendide robe rouge et la scène romantique et pleine d'émotion devant une église dans les environs de Paris avec une robe de mariée et, en arrière plan, un chœur de petites filles chantant un cantique. Rien n'y manque, ni les cygnes, ni les colombes, ni les fleurs… C'est juste beau.


Stanley Donen nous offre une très belle comédie musicale vivifiante, agrémentée d'un superbe technicolor nous montrant un Paris de carte postale, éclairé par une Audrey Hepburn de rêve que mettent en valeur un Fred Astaire et un Michel Auclair (dont je n'ai pas parlé car ils ne sont que des faire-valoir de luxe).

JeanG55
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le 11 mai 2021

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