En apparence, c’est le genre de film que j'aime : un mélodrame qui m’a fait penser par le ton dramatique et un schéma assez classique de tringle amoureux à « A travers l’orage », d’autant plus qu’il y a Lillian Gish dans les deux films. Mais « Duel au soleil », j’en ai pas eu grand-chose à secouer. Plaisir de la découverte gâché par un doublage français immonde et pourtant d’époque.
La voix française de la bonne noire est horrible : une voix extrêmement aiguë avec des tics de langage, avec un accent dégueulasse, qui fait carrément raciste aujourd’hui.
La voix française de Pearl est chiante par moments, le casting masculin et de Lillian Gish s’en sort à peu près mieux, mais faut pas voir ce film en vf : c’est traumatisant.
Ce qui est dommage, parce que bon l’histoire casse pas des briques, elle est répétitive, masochiste – c’est presque un encouragement au viol – et vraiment cul-cul la praline – des dialogues hyper niant-niants. Et les acteurs, à l’exception de Joseph Cotten et Lillian Gish, en font des caisses, Gregory Peck, incarnant, pour une fois, un bad boy, vraie pourriture, est en roue libre, face à une Jennifer Jones, au jeu hésitant, voire maladroit. Visiblement King Vidor a oublié ce qu’est la direction d’acteurs sur ce film mais il sait filmer, avec des angles parfois originaux, des mouvements élégants. Mais l’histoire a des grosses scènes qui ne servent à rien, ne voulant pas aller à l’essentiel, paradoxalement les 130 minutes passent plutôt vite, une fois que je suis arrivé à être dedans. 5/10 et c’est pas volé.