Pas revu depuis ans, je voulais redécouvrir le film maudit de David Lynch avant de me plonger dans la nouvelle adaptation de Devis Villeneuve. Bon, pour la défense du cinéaste, celui-ci avait proposé un premier montage de 300 devenu un de 135, ce qui se ressent fortement. Bancal, mal construit voire légèrement incompréhensible par moments, celui-ci n'est toutefois pas la seule explication. Si le début séduit, porté par le thème principal de Brian Eno, laissant ainsi entrevoir un univers ample, beau, puissant, ce qu'il est d'ailleurs par moments, il y a quelques défauts presque rédhibitoires.
D'abord, je ne comprends pas comment ces innombrables voix-off ont pu être validées tant elles sont vite insupportables voire ridicules. C'est la première fois que je vois ça et avoue être plus que décontenancé. Ensuite, si les décors sont beaux, parfois troublants, élégamment mis en valeur par l'excellente photographie de Freddie Francis, je suis beaucoup plus dubitatif sur les scènes d'action, très mal dirigées, à la limite du n'importe quoi lorsqu'elles intègrent de nombreux figurants.
D'ailleurs, alors qu'on sent un grand potentiel chez la plupart des personnages, ces derniers ne sont guère convaincants, que ce soit par des dialogues très inégaux, des relations « psychiques » foireuses et surtout des comédiens souvent étrangement médiocres, semblant presque égarés. Enfin, je ne pense pas que ce soit non plus la faute du montage si le film prend parfois un ton assez « what the fuck », hystérique sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, l'utilisation du baron Harkonnen ayant notamment de quoi laisser songeur.
Bref, s'il suscite un curieux pouvoir d'attraction par son côté « objet pop » sans équivalent, doté de quelques fulgurances visuelles, « Dune » reste un raté difficilement explicable, sans doute plus intéressant à analyser qu'à regarder.