Tombé amoureux, certes récemment, de l'univers si riche écrit par Frank Herbert, j'attendais entre crainte et excitation cette adaptation réalisée par quelqu'un dont j'ai adoré la majorité de la filmographie.
Denis Villeneuve signe ici un film taillé pour la salle de cinéma, pour être vu sur grand écran car rien d'autre ne saurait efficacement rendre compte du gigantisme de Dune, cette planète hostile et dangereuse, qui déchaine pourtant les passions tant politiques que religieuses aux quatre coins de l'univers en raison de sa ressource unique : l'épice, moteur du voyage interstellaire et faiseur d'inimaginables bénéfices.
Le film est porté par un casting d'une grande qualité : du rôle principal aux plus secondaires, chaque acteur sonne juste, même si Jason Momoa surclasse à mon sens la majeure partie d'entre eux tant son Duncan Idaho crève l'écran (une vraie surprise pour moi qui n'attendait rien de cet acteur).
Mais là où le film impressionne, c'est par ses décors imposants, presque écrasants qui s'accompagnent d'une incroyable performance musicale, grâce à un Zimmer déchaîné. Comment ne pas se sentir minuscule face à ces étendues sableuses, ces immenses vaisseaux, ces hordes de soldats assoiffés de sang ?
Et c'est là une autre force du film qui l'éloigne du style blockbuster : l'action n'est présente qu'avec parcimonie, suffisamment distillée pour maintenir le spectateur en haleine, sans jamais forcer le trait tout en sachant émerveiller par ses chorégraphies ou sa gestion des lumières.
Réussi et complet pour les lecteurs du livre, mais accessible pour les non-initiés, Dune permet à Villeneuve de signer ici un succès à la hauteur du défi démesuré qu'il s'était lancé, adapter un monument de la SF sur lequel David Lynch s'est cassé les dents. Une seule chose à faire maintenant : tourner la partie 2 !