Y'a pas à dire ; qu'on soit féru ou non de science-fiction, il faut avouer qu'on a affaire ici à un gros morceau bien costaud ! De base, je suis admiratif des oeuvres complexes et singulières de Denis Villeneuve, donc c'est avec une grande curiosité que j'avais envie de découvrir Dune, blockbuster épique et sensationnel. Car oui, ce que je retiens en premier lieu de cette fresque, c'est son côté immersif, souligné par sa puissance visuelle et sonore, magistralement orchestré par Hans Zimmer qui signe sans doute l'une de ses meilleures bandes originales ! À défaut de ne pas avoir tout compris dans le détail du premier coup, Dune dégage une atmosphère si contaminante que l'expérience cinématographique fascine et a su hérisser le peu de poils sur mes bras à plusieurs moments... Il s'agit de la troisième adaptation de l'oeuvre littéraire de Frank Herbert, et on y suit le destin hors du commun de Paul, héritier d'une riche famille en l’an 10191, qui, malgré lui, va devoir se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers afin de préserver la ressource la plus précieuse de l'humanité. Alors qu'un lien mystique se tisse avec ce lieu inconnu, il va devoir affronter de terribles ennemis sans pitié... Ce serait mentir de dire que j'ai réussi à me repérer parmi tout ces noms et particularités de cet univers, même avec les nombreuses scènes explicatives... Un deuxième visionnaire serait pas de refus ! Mais la tension est si soutenue et l'atmosphère si atypique qu'on est plongé malgré nous dans ce monde rude (comme le personnage principal en somme). L'architecture des décors, les costumes somptueux, la photographie très picturale de chaque plan ainsi que les effets-spéciaux parfaitement intégrés sont d'une qualité rare et constituent une esthétique épurée mais stupéfiante de maitrise. Mais ce n'est pas pour autant que la psychologie des personnages est mise de côté. Je trouve d'ailleurs que le récit s'apparente presque à une tragédie théâtrale, presque shakespearienne... Le nouveau bébé de Villeneuve s'inscrit parfaitement dans notre ère avec des thématiques on ne peut plus actuelles : surexploitation des ressources naturelles, écologie et colonisation, privilèges et égoïsme de l'homme... De ce grand spectacle nait une belle réflexion, intimiste et grave. Enfin, impossible de ne pas s'arrêter sur ce casting de dingue, à commencer par son tandem principal : Timothée Chalamet et Rebecca Ferguson qui parvient à retranscrire toute la complexité de leur relation et l'ambiguïté de leurs rôles face à l'Histoire. Oscar Isaac, Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling et Javier Bardem viennent eux aussi nous surprendre lors de scènes fortes. Dune est une oeuvre hétéroclite à l'imagerie frappante, démesurée, entre drame psychologique et science-fiction, loin de tout ce qu'on a pu voir...