Réputé inadaptable, le roman homonyme de Frank Herbert avait failli connaître une première adaptation sur grand écran en 1975, sous l’impulsion du production Michel Seydoux et du réalisateur franco-chilien Alejandro Jodorowsky. Cette version ambitieuse aurait dû compter dans ses rangs de grands noms tels que Moebius & Giger pour la partie artistique et Mick Jagger, Orson Welles ou encore Salvador Dali au casting ! Une adaptation grandiloquente qui hélas, ne verra jamais le jour, mais on peut admirer l’énorme travail préparatoire à travers l’excellent documentaire Jodorowsky's Dune (2016) de Frank Pavich. Finalement, il faudra attendre une décennie plus tard, pour que la toute première adaptation au cinéma voit le jour, hélas celle-ci s’avère très oubliable, il s’agit de la version réalisée par David Lynch en 1984.
Mais revenons-en au sujet principal. Pour cette nouvelle adaptation, on retrouve aux manettes le réalisateur québécois Denis Villeneuve, qui s’essaye depuis quelques années aux blockbusters et à la S.F., après Premier Contact (2016) & Blade Runner 2049 (2017). Si ce dernier s’avère très talentueux, on aurait plutôt imaginé quelqu’un de plus expérimenté pour mener à bien ce projet ô combien délicat (à en voir le nombre de réalisateurs qui se sont cassés les dents dessus en tentant de l’adapter).
L’intrigue se déroule en l’an 10 191, il y est question d’écologie, de colonialisme et de guerre. D’une épice précieuse, de verts géants des sables
(qui ressemblent à s’y méprendre à des… prépuces aux dents acérées)
, d’autochtones appelés les Fremen (facilement identifiables, ils ont tous les yeux bleus) et des barbares appelés les Harkonnen.
Avouons-le, on a un peu de mal à rentrer dedans, une intrigue complexe à suivre et beaucoup de termes ou de personnages à mémoriser (du moins, pour un novice comme moi). Mais très rapidement, Dune (2021) vient nous conforter dans l’idée que Villeneuve sera l’homme de la situation. On entre dans le vif du sujet et on se laisse prendre au jeu, on parvient aisément à être pris au cœur de l’histoire au point de se retrouver sur notre faim au bout de ses 2h30 ! Car hélas, l’œuvre de Frank Herbert n’a pas été ici adaptée en un seul et même film comme avait pu le faire Lynch, il faudra attendre quelques années encore pour avoir droit à la suite.
L’attente est d’autant plus longue que l’on avait fini par s’y habituer à ces étranges autochtones et à la laideur des Harkonnen. Les décors aussi bien intérieurs qu’extérieurs y sont de toute beauté, sans parler de la mise en scène sublimée par un accompagnement orchestral signée Hans Zimmer. La distribution elle aussi s’avère en tout point réussie (Oscar Isaac, Rebecca Ferguson, Stellan Skarsgård et dans une moindre mesure, car sous-exploité Timothée Chalamet, Zendaya ou encore Jason Momoa).
Un voyage fascinant, une fresque aussi bien épique que complexe, qu’il nous tarde de pouvoir découvrir dans son entièreté.
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