Dune est un roman écrit par Frank Herbert (que je n’ai pas lu, ça fait quand même plus 1000 pages), réputé inadaptable. Je n’ai pas encore vu l’adaptation de Lynch, mais ça serait bof, et Jodorowsky aurait baissé les bras (je n’ai pas vu le Doc qui en parle). Mais si j’en crois tout ce qu’on en dit, Denis Villeneuve aurait réussi l’impossible, à l’instar de Peter Jackson et de ses humanoïdes aux pieds poilus. Car oui, Dune, c’est formidable. Je l’avais déjà vu à sa sortie, et j’ai fait mes révisions en le revoyant avant d’aller voir le 2. Et je me rappelle en être sorti très enthousiaste puis le temps est passé et je ne sais pas pourquoi, mais la hype m’a peu à peu quitté. Avant mon revisionnage.
Il s’agit de la rivalité de deux maisons, celle des Atréide et celle des Harkonnen. Les Harkonnen ont fait main basse sur la planète Arakis afin d’en exploiter la ressource, l’épice qui permet un pouvoir de protection dans les voyages interstellaires. Mais ils s’en retirent, et les Atréides vont sur la planète, et Paul, le fils, veut protéger le peuple d’Arakis.
Alors, je n’ai peut-être pas saisi toutes les intrications politiques qu’il se passe dans le film. Mais au-delà de ça, je ne peux qu’admettre que ça en jette. Le seul film que j’ai vu de Denis Villeneuve avant est Premier Contact, et je constate qu’il y a vraiment un style Denis Villeneuve. C’est bizarre à dire mais on voit que c’est cher et en même temps non, c’est très épuré.
Denis Villeneuve a confiance en ses décors. Les décors intérieurs sont sublimes. Les paysages extérieurs sont justes époustouflants. Il n’a pas besoin de faire de l’esbrouffe avec sa caméra. Il y a énormément de plans fixes, ou lorsque la caméra est en mouvement, ce sont des mouvements simples, un travelling avant, arrière, ou latéral, mais surtout : lent. Là où la plupart des blockbusters font bouger la caméra n’importe comment jusqu’à en donner la nausée, avec des plans séquences moches, des shaky cam nulles. Cela donne un vrai sentiment de grandeur à ce que l’on regarde. Le rythme est ici lent, car on présente les deux familles, l’ordure que représente le seigneur Harkonnen, la bravoure des Atréides. Mais on présente aussi les planètes, qui, ici représentent les enjeux. On voit les rêves de Paul, qui s’inscrivent dans une dimension contemplative. On admire les paysages, les vaisseaux et les monstres. Cela est relevé aussi par la musique de Hans Zimmer (ça me fait mal de le dire, mais il est fort).
On le voit, Villeneuve ne fait pas de bouillie numérique, mais lorsque le numérique intervient, car avec les moyens d’aujourd’hui, il en faut bien un peu, c’est toujours bien incrusté. Je trouve que le design des vaisseaux spatiaux, mais aussi des divers autres engins, est magnifique. Les vers de sable, de leur introduction jusqu’à ce qu’on voit ce à quoi ils ressemblent vraiment, font toujours sentir un vrai sentiment de danger.
Au-delà du divertissement, la SF est utilisée pour parler de thèmes qui existaient hier et existent encore aujourd’hui. Le colonialisme et le pillage des richesses. Cela devait être présent à l’origine dans le bouquin de Frank Herbert, mais ça m’a plu de voir ça en film. Dans cette première partie, je trouve cependant quelque chose de paternaliste chez les Atréides, à vouloir sauver les habitants de la planète Arakis.
Par contre, ce casting. Il serait impossible d’énumérer toutes les stars qui composent ce film et d’en analyser le jeu d’acteurs. J’aimerais bien avoir ce carnet d’adresses.
Pour conclure, c’est vraiment somptueux, et je ne vais pas me faire prier pour aller voir la suite.