Premier film de Yves Boisset que je regarde et après coup je me demande pourquoi ce réalisateur fut ainsi oublier par le cinéma ( outre son choix de ne faire que des téléfilms ). Pour moi ce film regroupe plein de qualités que j'aime, un ton unique propre au réalisateur, un discours qui nous plonge dans un certains malaise, l’utilisation de l'humour noir, des plans où on se retrouve spectateur proche du drame qui avance ( d'où le malaise certainement ).
Il faudrait séparer le film en deux. Une première partie sur ces français beauf et tout les préjugés qui accompagnent cela. Le plus mis en valeur dans le film étant le racisme.La peur de l'étranger, sa méconnaissance surtout qui entraîne tout un discours nauséabond. Mais ce film ne fait que reconstruire ce qu'il se passe dans la réalité. Et encore de nos jours.
La seconde partie montre le basculement dans quelques choses de beaucoup plus ignoble. Si la première partie montre une sorte de racisme que l'on pourrait dire ordinaire. La seconde partie montre l'horreur de l'effet de groupe sur l'individus. Comment avec facilité est choisi l'accusé en fonction de ses origines sans même rechercher la vérité. Cette seconde jette un malaise terrible et tranche avec la première partie que je trouve drôle.
Enfin le casting y est pour beaucoup dans la réussite du film et surtout Jean Carmet incroyable en beauf français moyen, pervers, raciste et lâche. Il faut citer Pierre Tornade aussi dans un rôle dramatique ou Jean Bouisse en inspecteur dont il est le seul à vraiment rechercher la vérité. Enfin il y a aussi Michel Peyrelon dont la voix est agaçante et drôle à la fois. A noter la présence de Victor Lanoux en gros raciste en vétéran de la guerre d'Algérie et de ce fat meneur de la ratonnade, mais aussi Jean Pierre Marielle en Léon Zitrone nombriliste.