Boisset n’est pas un réalisateur qui joue la facilité. Ici, il nous livre un film qui ne peut que provoquer le malaise.
Il débute comme une comédie sur des Français de cette France giscardienne dont je suis un enfant. On regarde cette première demi-heure sur ces portraits à peine exagérés de personnes qui n’avaient comme mode de vie que les phrases à l’emporte-pièce, les remarques racistes à faire pâlir à notre époque, la bouffe et l’alcool comme mode de fonctionnement, avec beaucoup d’amusement, car on pense réellement être dans une comédie satirique.
Puis arrive le drame sordide, et à partir de celui-ci, un jeu de dominos, une chose épouvantable en entraînant une autre jusqu’à la dernière image.
Les acteurs sont absolument impeccables. Carmet y campe un patron de bistrot veule, raciste, érotomane, qui pense que son fils filera droit parce qu’il le décide. Sa femme (Ginette Garcin) est soumise mais pas aveugle sur qui il est, et son fils finit par ouvrir les yeux.
Tornade est superbe en père déchiré, Bouise en flic volontaire et lucide, mais tenu par des volontés politiques, tient un de ses meilleurs rôles.