Pour un teen-movie c'est pas mal ; pour ceux que cette catégorie de films rebute, inutile de se pencher sur "Easy A", qui nous conte les mésaventures d'une lycéenne encore vierge, que ses camarades croient par erreur être devenue une biatch.
En effet, le métrage de Will Gluck joue certes avec les codes du genre, et parvient parfois à se démarquer de la concurrence, mais de nombreux clichés inhérents aux films pour ados subsistent néanmoins, à commencer par un happy end mièvre et facile.
En revanche, la relation qu'entretient Olive avec ses géniteurs est originale et sympathique, en bonne partie grâce à Stanley Tucci et plus encore Patricia Clarkson, parfaits en parents compréhensifs et déjantés.
Autre point positif, la mise en scène assez punchy de "Easy A", qui nous gratifie de quelques séquences originales et dynamiques ; c'est d'autant plus appréciable que le réalisateur se permet plusieurs références cinéphiliques (cf "Un monde pour nous"...).
Enfin, le gros atout du film réside dans son écriture, certes inégale, mais qui nous offre un certains nombre de punchlines humoristiques et de répliques bien senties, souvent par l'intermédiaire de l'héroïne Emma Stone. A son sujet, il faut savoir que je ne fais pas partie de ses nombreux fans (grands yeux globuleux, nez bizarre, peau laiteuse de rouquine : c'est non!), mais je reconnais bien volontiers que la jeune Emma réussit une belle prestation et porte le film sur ses épaules.
Dommage que les autres lycéens soient (pour la plupart) aussi stéréotypés et sans épaisseur, à commencer par la pseudo meilleure amie alias "pare-chocs".
On regrettera également la pauvreté des rôles alloués à Lisa Kudrow, Malcolm McDowell ou encore Thomas Haden Church, qui en sont réduits à de la quasi-figuration.
Bref, cette relecture moderne de "La lettre écarlate" n'est finalement guère plus profonde ni ambitieuse que ses concurrents, mais "Easy A" se distingue par quelques coups d'éclat et par des dialogues souvent percutants et drôles, qui en font un divertissement acceptable.