Je ne sais pas vous, mais moi, je ne suis pas du genre à attendre une révolution à chaque film que je vais voir. En gros, tout dépend de comment le film se vend. Or, moi, quand j’ai lu ce pitch et que j’ai vu cette affiche, je me suis tout de suite dit que cet « Eddie » se posait comme une sorte de biopic sympathique, un peu comme une sorte de « Rasta Rockett » réussi, c’est-à-dire un film bien codifié, dont on sait quoi attendre, et vis-a-vis duquel on attend juste qu’il nous le fasse bien. Or, pour le coup, en allant voir cet « Eddie the Eagle », c’est ce que j’ai eu, ni plus ni moins, et franchement, avec le recul, ça me va… Sans être révolutionnaire, la réalisation de Dexter Fletcher sait insuffler suffisamment de bonne humeur et de fraicheur au début du film pour que la mécanique se lance rapidement sans jamais vraiment se gripper en cours de route. A dire vrai, ce n’est pas forcément avec l’histoire que j’ai trouvé mon compte – au fond plus que classique dans sa manière d’enchainer les péripéties – mais davantage dans cet atmosphère vintage assez agréable. Au-delà des simples typos et autres musiques très 80’s de l’ami Matthew Margeson (qui se la joue un peu en Hans Zimmer du pauvre, avec néanmoins bien plus d’inspiration sur la fin qu’au début), j’ai surtout aimé ce côté « coolitude de la ringardise ». Le personnage d’Eddie ne colle pas aux codes physiques, aux codes vestimentaires, aux codes comportementaux et sociaux de notre temps (et y compris du sien), mais il s’apprécie comme il est, il fait son chemin à sa façon, avec une simplicité et une sincérité qui le rendent finalement fort attachant. Alors certes, le film se sent souvent obligé de rajouter les quelques gags, réflexions et situations stéréotypées propres à ce genre de personnage, mais globalement, je trouve que l’ensemble tient plutôt bien la route. Les codes sont connus, bien menés, et j’avoue que je me suis moi-même surpris à ne pas voir le temps passer. Bref, au final cet « Eddie the Eagle » n’accomplit rien d’extraordinaire, mais il le fait assez sincèrement, en maîtrisant bien sa technique, et surtout – manifestement – en prenant son pied. Eh bah moi, je me dis que c’est déjà pas mal…