Western politico-spaghetti
Mythique scénario d'un des plus passionnant westerns politiques italiens : El Chunco.
L'action se déroule au Mexique durant la Révolution de 1910. Un jeune Américain (Lou Castel) parvient à s'introduire dans une bande de "brigands révolutionnaires", gagne la confiance de leur chef surnommé El Chuncho (Gian Maria Volonte) et peut ainsi approcher un général insurgé qu'il abat. En prime, pour ce meurtre, il reçoit du gouvernement fédéral une forte somme qu'il s'apprête à partager avec El Chuncho, son complice involontaire. Mais celui-ci prend confusément conscience de l'insolence de l'Américain pour qui tout est à vendre, et le tue, puis donne l'argent à un mendiant en lui disant d'acheter, non pas du pain, mais "de la dynamite. Pour poursuivre la rébellion".
Cette fable masque à peine un fort réquisitoire contre l'attitude politique des Etats-Unis à l'égard des peuples latino-américains et, plus précisément, des interventions de la CIA en Amérique centrale. Bien qu'instinctive, la révolte d'El Chuncho affirme en quelque sorte la dignité des peuples. Un peu d'espoir donc…
Des dialogues pertinents, une intrigue prenante, un message anti-colonialiste et la preuve de l'échec de la culture euro-américaine… Damiano Damiani (Nous sommes tous en liberté provisoire) à son apogée.