En instaurant d’emblée une sorte de second degré qui rend ses personnages absurdes et en permanence à la limite de la caricature, le réalisateur parvient à faire ressortir une sorte de déliquescence que l’on finit par assimiler à un grand coup de balai à l’ignominie d’une guerre fratricide dans un pays au bord de l’effondrement causé par cette guerre des narcos.
Souvent à la limite de la démonstration avec ces scènes de violence grand guignolesques, El Narco s’avère être au final un grand brulot qui met tous les responsables de la vie politique et sociale du Mexique dans le même panier de crabes. Avec un final en forme de grand coup de balai à coups d’AK 47, le réalisateur Luis Estrada fait le ménage et donne ainsi à son film une morale rédemptrice.
Franchement réussi, grâce à une mise en scène énergique et un second degré sous-jacent permanent, Estrada parvient parfaitement à intégrer les codes du genre avec talent, et par la même occasion à botter le cul de l'institución. En ressort le meilleur film traitant du sujet des Narcos qu’il m’ait été donné de voir.