Réalisé la même année que son chef d’œuvre Le Grand Silence, par l’un des 3 Sergio du western italien, l’extravagant Sergio Corbucci, El Mercenario est loin d’être le meilleur de son auteur. Faute à un script pas très subtil, pourtant signé entre autre par Franco Solinas, scénariste de l’El Chuncho de Damiano Damiani et de La Resa Dei Conti (Colorado étant, une fois n’est pas coutume, une traduction française idiote) de Sergio Sollima (l’un des 3 Sergio).
Même s’il possède quelques morceaux de bravoure, souvent induits par ces moments où la splendide partition d’Ennio Morricone fait taire les dialogues, souvent vains, pour opérer une sorte de lyrisme ambiant du meilleur acabit, El Mercenario s’avère au final, une série B sans envergure de la part de son auteur. Faute à son script, rien de nouveau sous le ciel du western Zapatiste, on prend le schéma narratif Léonien d’Il Était une fois la Révolution est on remplace James Coburn par un Franco Nero toujours impeccable avec son regard perçant que Corbucci stigmatise à volo, dans le rôle du « polac », il deviendra « le suédois » 2 ans plus tard dans l’excellent Companeros…, et un Jack Palance qui vient faire une purge très anecdotique avec sa coupe caniche, obligé de baisser son froc pour une scène très significative du style Corbucci. De l’extravagance souvent minimisée par des tonnes d’idées de mise en scène et un style ultra dynamique.
Un western très quelconque donc, de la part de celui qui donnera au genre quelques incontournables, faute à un script minimaliste et un casting pas terrible, Tony Musante ne vaudra jamais un Tomas Miian pour interpréter un péon zapatiste, même s’il parvient presque à être touchant dans ce rôle de paysan un peu benêt. Reste quelques idées de mise en scène, et la splendide partition musicale d’il Maestro, avec notamment le morceau The Arena, qu’un certain Quentin Tarantino reprendra dans son Kill Bill, Volume 2.