La crise économique des années 2000/2010 en Argentine et les problèmes qui en ont découlé s'invite souvent dans les films argentins, jusque dans des comédies. C'est le cas ici , notamment à travers des moments très drôles et même burlesques (l'histoire des soucis causés au héros par une couche de bébé est franchement tordante). Elle n'est toutefois qu'un aspect du film, portrait d'un homme plutôt réservé, qui ne se sent bien qu'en donnant ses cours, et qui se retrouve face à un rival (pour un poste à pourvoir) plus charismatique. Mais ça n'empêche pas le film de bien évoquer le problème (salaires payés en retard-quand il le sont-, évasion de capitaux, etc...) et de montrer le militantisme de certains (certaines, parfois, avec une touche satirique). Mais le film reste bienveillant, on sent que si les auteurs sont moqueurs, ils aiment leurs personnages, même le rival charismatique et quelque peu arriviste (et un peu frimeur). Les dernières scènes sont plus directement militantes (il y est question de "résister"...).
Ne pas oublier, vu la profession des personnages principaux, des discussions philosophiques d'un bon niveau (mais absolument pas plombantes) sur Rousseau, Hobbes, Heidegger, Spinoza, Socrate et Platon...Ca de l'extrait (bref) de cours à une simple réflexion.
On notera aussi l'arrière-plan, avec les murs (intérieurs) de cette fac, où s'étalent nombre d'affiches et de slogans... Et dans les dialogues (l'évocation des années d'exil -à partir de 1978- d'un personnage) ou les décors (la fresque-hommage aux disparus et autres victimes de la dictature , composée de photos de ceux-ci, à la fac) le passé du pays se rappelle à nous, même si ça ne joue aucun rôle dans l'intrigue.
Interprètes épatants.