Ne connaissant (presque) pas l'histoire de Mallick avant de regarder le film, cette courte critique se portera uniquement sur l'aspect cinématographique du récit
Difficile de croire, après le visionnage, qu'une telle histoire ait pu se dérouler pour Joseph Mallick durant sa courte vie. Traité comme un animal de foire, subissant les moqueries les plus horribles, on en vient à se demander où est la part d'humanité dans les curieux malsains qui se bousculent pour l'observer.
Et c'est peut-être de là que ressort la qualité principale du film : nous interroger sur notre part de bestialité ou d'humanité à l'approche d'une personne qualifiée de " monstre ".
La terrible scène d'une simili orgie chez Merrick tend à montrer justement les observateurs comme étant les véritables monstres. Profitant de se faiblesse, ils s'amusent, le font boire, sachant qu'il ne pourra rien leur arriver, de part la condition physique de l'homme-éléphant.
Évidemment cette dualité peut sembler assez cliché, surtout venant de David Lynch. Mais elle est néanmoins renforcée par une mise en scène assez sobre, un noir et blanc qui souligne l'obscurité de récit et du cadre, une musique assez rare, et surtout une interprétation d'Hopkins et Hurt absolument réussie.
Peut-être pas le meilleur de la filmographie de David Lynch, mais pris comme un objet de cinéma à part entière, Elephant Man arrive à nous interroger sur notre humanité tout en proposant un récit d'une beauté rare (cette scène finale...).