Ne connaissant pas du tout la vie d'Elvis, ce film remplit sans accroc son rôle biographique. La reproduction des shows et autres scènes musicales ont un réel impact grâce à une mise en scène ambitieuse et un jeu puissant. Malheureusement, cette réalisation léchée, hyperbolique voire métaphorique (la séquence de la grande roue) qui donne un vent de fraicheur au rythme souvent linéaire des biopics ne dure pas et on retrouve rapidement la facilité d'une mise en scène classique. L'autre défaut majeur du film selon moi réside dans le traitement du personnage du colonel, véritable narrateur "accusé à tord" à l'ouverture du film qui cède peu à peu sa place à Elvis pour un point de vue à la première personne moins porteur. Par son apparence repoussante et l'épilogue du film, Parker semble le "manipulateur" ou "parasite" qui a exploité la star mais la première partie du film de son point de vue nuance le propos. Cette ambivalence disparaît donc rapidement et au bout de la dernière heure et demi, difficile pour le spectateur de se rappeller de ses bienfaits quand même l'issue du film le présente comme un escroc.