Jacques Audiard parle de son film comme un "film transgenre" : un film qui transcenderait les genres cinématographiques et identitaires.

Mais alors que la comédie musicale aurait pu être le genre de prédilection pour parler de transidentité et montrer l'euphorie de genre, c'est tout l'inverse qu'il produit : il enferme et catégorise tout.

  • Audiart et son "rapport au monde"

Audiard parle de sa pratique de réalisateur comme étant un "rapport au monde", et effectivement son cinéma n'est que curiosité et fascination. Du coup, tout ce qui lui passe par la tête, tout ce qu'il découvre est capitalisable en film. Autrement dit, sa curiosité suffit. Et bien, non. Non, non et non. On en peut plus de son regard qui n'a rien compris à la transidentité, aux banlieues (Dheepan), à l'invalidité (De rouille et d'os) ou à """"l'amour moderne"""" (Les Olympiades).

Non mais désolé mais QUEL BOOMER.


  • Les biais transphobes bien ancrées dans Emilia Pérez

Ils ont déjà été 1000 fois commentés mais non, il faut qu'Audiard fils fonce droit dedans (le monsieur fait un film sur un sujet qu'il ne maîtrise pas mais il décide de ne point se renseigner sur les enjeux de représentation de la transidentité au cinéma). Normal : tout lui est permis et il a des bonnes intentions : LOL.


1. L'obsession de la transition considérée comme MEDICALE avant tout

2. L'identité trans serait une identité que les personnes trans cacheraient et qu'il leur permettrait de tromper leur monde.


  • La comédie musicale, un genre queer ? Jamais avec Audi.

Historiquement, la comédie musicale est un genre scénique et cinématographique très implanté dans la culture queer (gay). Mais Audiard, en choisissant la tragédie fait de son récit une énième trajectoire de personne trans dont l'existence est parsemée d'énormes souffrances, de regrets, de nostalgie, et qui meurt à la fin à cause de son identité.... Et finalement, le genre de la comédie musical ne sert qu'à exacerber cela.


En fait, à aucun moment la trajectoire d'Emilia est perçu sous le prisme de l'euphorie de genre, qui caractérise quand même une grande partie du bonheur d'être une personne trans et de sentir bien, alors que c'est justement ce que la comédie musicale aurait pu apporter de mieux dans ce film éclaté au sol sous tous les aspects.


Nous avons un instagram dédié au reco ciné et à la critique de film ascendant queer-féministe si jamais ça t'intéresse c'est @tugaytes.quoi

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iamtomato
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le 12 sept. 2024

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