Rarement géniales, les adaptations de Jane Austen ont en général au moins le mérite d'être soignées et sans fausses notes. Je ne sais d'ailleurs même pas si l'on peut vraiment parler de « fausses notes » concernant « Emma l'entremetteuse » tant au fond il n'y a pas grand-chose à lui reprocher. Mais c'est justement un peu cela le problème : Douglas McGrath semble tellement concentré à faire bien son boulot qu'il en oublie de donner vie, grâce, émotion à un film qui personnellement m'a ennuyé les trois-quarts du temps. D'ailleurs, sans être inconditionnel de Jane Austen, je lui ai toujours trouvé un vrai talent d'écriture que je n'ai jamais ressenti ici : que c'est plat, fade, insignifiant !
Conséquence directe : les relations entre les différents personnages et les nombreux enjeux sentimentaux en pâtissent immédiatement et je ne me suis senti que très rarement impliqué dans chacune, le tout peu aidé par un casting très décevant. Gwyneth Paltrow est transparente, Toni Collette loin de son meilleur niveau et les seconds rôles sans grande personnalité. Seuls Ewan McGregor, pourtant pas transcendant, s'en sort honorablement, et surtout Jeremy Northam, l'un des rares à sembler être à sa place dans cet univers. Alors c'est vrai, cela s'améliore un peu sur la fin, mais le réveil est bien trop tardif pour combler 90 minutes d'ennui et de paresse bien proprettes dans un univers qui n'a de romantique que le nom : raté.