Ca m'a pas mal fait penser au précédent Vaiana. Déjà parce qu'on est dans le même cycle « intégration culturelle », le monde sud-américain remplaçant la culture polynésienne, et qu'on a une jeune femme partant dans une quête en rapport avec son héritage qui, se faisant, se découvre elle-même, schéma classique. Avec en plus une dimension «enpowerment féminin» certes bienvenu mais un peu trop forcé.
Alors bon, c'est toujours super visuellement, avec de belles idées de mise en scène et plein de gags sympas, et c'est mignon, mais c'est aussi plein de trop de chansons, et surtout, surtout, le film se tire une balle dans le pied.
Parce qu'en illustrant le poids des conventions et du rôle donné, les obligations que nous imposent le moindre pouvoir, le film aurait pu être une ode à la normalité joyeuse, ça nous aurait changé un peu. Il aurait pu être un film qui remet à plat la logique des princesses Disney vouée à avoir un destin exceptionnel (parce que oui, Mirabel est une princesse : C'est la fille d'une famille puissante vivant dans une grande maison dominant un village d'anonymes qui les admirent et les adorent), mais non. La fin du film est certes un happy-end, mais est aussi un retour au status-quo (et donc à la logique féodale de ce village et de cette dynastie Madrigal). Ben ouais, Disney veut bien faire du simili-wokisme (comme disent les droitards) à base de visibilité ethnique et de place des femmes, mais pour la lutte des classes, c'est pas encore ça...