Documentaire tourné Tornatore, réalisateur et ami de longue date, Ennio retrace chronologiquement la vie et les œuvres du compositeur génial, de ses origines modestes à sa période expérimentale, de ses premiers films où il ne signe même pas de son nom jusqu'à sa consécration en musique savante.
On (re)découvre à quel point Ennio Morricone a été un pionnier, à quel point il a bouleversé la musique symphonique et son usage, abaissant la frontière entre musique savante et musique populaire et comment il a fait de la musique un personnage à part entière dans le cinéma.
Tornatore fait beaucoup parler son ami, et Ennio Morricone se révèle malgré le succès encore très humble et lucide. Ce qui frappe c'est également son espièglerie, son côté presque enfantin quand il se rappelle les séries de notes et d'accords avec les yeux brillants. Le film nous fait ressentir à quel point la musique et sa vie.
On peut reprocher au documentaire sa forme un peu trop linéaire et répétitive, un manque de rythme qui fait peser les 2h30 du film. On peut également se demander si cet homme était réel après 2h30 de louanges sur son travail, où les uns comme les autres se répètent dans une accumulation plus qu'un élargissement du propos. C'est d'ailleurs un peu paradoxal pour un documentaire qui traite d'un maître du rythme et du contrepoint. Mais Tornatore orchestre les interviews, les événements et la mise en scène des musiques avec générosité et on ressort de la salle avec de la musique plein la tête et une liste de films à voir ou à revoir.