On est toujours dubitatif quant à la mention : « inspiré d’une histoire vraie ». Parfois, les films dont sont tirés ces faits divers n’arrivent pas à se détacher de la véracité de l’histoire. En ressort alors une œuvre sans saveur et pas assez distanciée de son modèle originelle. En relatant l’histoire d’amour qu’un directeur de prison a entretenu avec sa détenue, Pierre Godeau n’arrive pas totalement à éviter le piège de la triste et terne adaptation.
Il est vrai qu’on ne croit pas toujours à cette histoire d’amour empoisonnée. Pas parce que les comédiens n’arrivent pas à l’incarner (Exarchopoulos et Gallienne, d’une justesse complémentaire, sont très sincères), mais parce que la crédibilité du récit ne tient pas toujours. Comment expliquer qu’ils ne se soient pas fait attraper avant, vu les libertés qu’ils se permettent ?
Eperdument arrive toutefois à éviter de dresser des poncifs sur une histoire casse-gueule. Nulles manipulation ou arrière-pensée ici, seul un amour authentique existe dans une liaison paradoxalement toxique. Mais cela ne suffit à pas à faire de ce film une œuvre réussie. Manquant parfois cruellement de relief (dans la mise en scène, les dialogues, l’intrigue), on reconnait s’ennuyer un peu devant une romance qui tourne en rond (je te fais partir, je te fais revenir…).
Le scénario, bancal, ne parvient pas à établir de véritables parallèles entre le directeur du pénitencier et sa prisonnière. Alors que là résidait principalement le véritable enjeu du film : dans leurs différences (ressemblances) qui les unissaient (opposaient), leur rapport à la prison et leur notion de la liberté. Mais tout cela est avorté au détriment d’une chronique amoureuse assez fade, sans véritable parti-pris. Dommage, car dire que l’affiche était alléchante était un bel euphémisme.
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