Tiré de la pièce de théâtre de Peter Shaffer, et scénarisé par ce dernier, le film ne trahit jamais ses origines, ni celles de son réalisateur.
Acteur de théâtre dans sa jeunesse, il en a gardé le gout du statisme, avec beaucoup de dialogues, tout en privilégiant le huit-clos, ce qui correspondait aussi à son premier film, le formidable Douze hommes en colère.
Ponctué par plusieurs monologues de Richard Burton, le film repose surtout dans la relation entre le psychiatre et son patient, dans la raison de la folie meurtrière du jeune homme. L'unité de temps et de lieu étant ainsi parfaitement défini (il y a ainsi beaucoup de flashbacks, qui vont nous emmener peu à peu vers ce secret si bien enfoui), la confrontation étant de mise entre les deux hommes, les personnages "satellites" (les parents d'Alan...) ne sont là qu'en tant qu'acteurs secondaires de la tragédie qui se joue.
Comme le titre du film l'indique, il est question des chevaux, et de cette relation si ambigüe entre le jeune homme et ceux-ci ; à travers eux, Lumet ne pointe-t-il pas le doigt sur un phénomène de possession ? Cette question est ainsi latente dans le film...
Richard Burton est vraiment très bon, et excelle dans ces rôles où il faut se dépasser, émotionnellement parlant (comme on le voit dans ses monologues, ainsi que les interrogatoires parfois tendues qu'il a avec Alan...), mais la vraie révélation de film est Peter Firth, vraiment bouleversant dans ce jeune homme qui devra se livrer à nu (dans tous les sens du terme...), afin d'expliquer son geste, dont la surprise finale est assez inattendue.