Nice people

Il s'agit déjà du cinquième long-métrage pour le réalisateur Gilles Bourdos, dont je n'avais encore rien vu jusqu'à présent.

"Espèces menacées" commence plutôt mal, avec une première scène censée instaurer un malaise au beau milieu d'une nuit de noces, mais les deux jeunes mariés jouent assez faux.
La séquence suivante n'est guère plus convaincante, avec une conversation téléphonique entre un père et sa fille, qui lui annonce être enceinte d'un homme âgé, et toujours une certaine affectation déplaisante.

Heureusement, les choses s'améliorent au fur et à mesure, même si les maladresses restent de mise, avec par exemple un récit choral déséquilibré, l'une des histoires ayant tendance à phagocyter les deux autres, avec son sujet fort et actuel : les violences conjugales.
Le film peut alors compter sur une Alice Isaaz comme souvent formidable, tandis que Vincent Rottiers ne démérite pas.

En revanche, le traitement de ce thème n'est pas exempt de tout reproche, puisque le réalisateur s'en tient au point de vue de la victime : c'est évidemment légitime, mais on se retrouve une fois de plus avec un bourreau sans aucun background, qui tape sa femme parce que c'est comme ça, point. Certes, Bourdos prend soin de ne pas charger la barque, en montrant bien ce mari violent pris de remords après ses actes, mais le traitement reste superficiel.

Les deux autres histoires, pas inintéressantes, apparaissent forcément plus faibles, d'autant que celles-ci bénéficient de moins de temps à l'écran.
Gilles Bourdos signe donc une œuvre pas vraiment aboutie, à la structure assez bancale, mais qui peut s'appuyer sur des interprètes convaincants, surtout que le moindre second rôle bénéficie de comédiens aguerris (Eric Elmosnino, Grégory Gadebois, Suzanne Clément, Frédéric Pierrot...).

Et puis, last but not least, le réalisateur niçois a eu le bon goût de tourner dans sa région d'origine, ce qui offre des lumières magnifiques, des paysages superbes et une atmosphère particulière, relative à cet arrière-pays niçois hors saison.
Une réelle plus-value pour "Espèces menacées".