Encore une histoire de titre !
Mais là, je ne peux que m'incliner car ça claque dur … Rien que pour le titre on ne peut qu'être attiré par le film…
La traduction littérale chez Wiki "Eclat éternel de l'esprit immaculé" ou encore le titre francisé à Québec "Du Soleil plein la tête", c'est bien mais ça fait nettement moins d'effet.
On pourrait continuer à gloser sur la chose car la phrase vient d'un poème d'Alexander Pope dans un recueil sur "Héloïse et Abélard", une des plus belles histoires d'amour qui nous vient de loin.
C'est sûr que quand j'ai lu la très goûteuse critique de Lessthantod, j'étais fébrile et ne comprenais pas comment j'avais pu me passer de voir un tel film.
Il y a de l'idée dans le synopsis général décrivant la possibilité technique d'effacer tous les souvenirs qui se rattachent, ici, à une histoire d'amour terminée sans toucher à l'intégrité de l'individu. Qu'on pourrait généraliser à d'autres types de souvenirs. Et de façon générale, si je rentre un peu plus dans le détail, ce que ce type d'opération implique sur le couple lorsque c'est fait unilatéralement. J'imagine bien le trauma de celui qui découvre soudain qu'il a carrément été effacé de la mémoire de l'autre …
Je comprends même la douleur de découvrir que la place des souvenirs effacés est prise par un des "opérateurs" indélicat de l'opération d'effaçage. Ok, c'est le scénario global du film que je ne vais pas raconter sinon pour dire qu'à la fin, tout étant effacé dans les mémoires du couple, on peut alors repartir de zéro. Je la fais courte…
Et c'est là un premier point où je n'adhère plus ou que j'ai du mal à adhérer. Parce que, si j'ai bien compris la trame, je n'y crois pas une seule seconde. En admettant qu'après "un reset" complet, tout recommence comme si de rien n'était, il y a de grandes chances que la nouvelle histoire achoppe sur les mêmes problèmes et soit tout aussi vaine. Comment pourrait-il en être autrement ?
Le deuxième point où j'ai eu beaucoup de mal à adhérer est la mise en œuvre du film qui ne m'a guère convaincu. Je comprends bien l'idée des méandres du cerveau qu'il faut parcourir en tous sens pour traquer le moindre souvenir. Mais le résultat visuel de cette mise en scène déstructurée m'a paru pénible pour montrer la lutte de celui qui se fait opérer, consentant au début puis résistant en vain par la suite.
En ce qui concerne le casting.
Jim Carey, qui est un acteur que j'ai découvert dans l'excellentissime "The Truman Show" alors qu'auparavant je détestais (rôles de Ace Ventura), est très émouvant dans son rôle d'homme taciturne, réservé, solitaire qui tombe amoureux – raide dingue - du personnage joué par Kate Winslet. Très bien dans son rôle où il essaye d'échapper à son destin. On comprend son désarroi mais aussi sa confiance (de charbonnier) en un avenir commun.
Kate Winslet joue bien son rôle de fille complétement déjantée qui change de coiffure selon l'air du temps. Pas du tout assortie à Jim Carey. Mais là, ce n'est pas un problème en soi. Je peux parfaitement admettre que l'admiration ou la fascination puissent contribuer grandement au coup de foudre. Why not !
Au final, on peut dire que l'idée du film est très originale, que le jeu des acteurs est très bon même si je ne crois pas énormément à la matérialité ou à la durabilité d'un tel amour. C'est même le point qui me pose problème. Dans un roman ou un film qui raconte une histoire d'amour, qu'elle soit possible ou impossible, j'ai besoin d'y croire, de m'y retrouver, de m'imaginer dans la situation et là je n'ai pas vraiment adhéré au personnage de Kate Winslet.
Et puis, j'avoue que j'ai toujours du mal à apprécier ce style de mise en scène déstructurée et volontairement complexifiée pour … pour quoi au fait ?