Le Sunshine du méga-pauvre
Une mission spatiale chargée d'explorer Europa, l'une des lunes de Jupiter qui a la particularité d'être constitué majoritairement de glace, et donc potentiellement de formes de vie. Vu comme ça, Europa Report a un pitch assez sérieux qui va titiller l'esprit des fans de hard SF et les fondus d'astronomie.
Sauf que Europa Report, c'est du found footage. Et le found footage, c'est un exercice difficile. Et je dirais que ça n'est pas vraiment en adéquation avec le sujet traité. Cette technique de réalisation crée une distanciation avec ce qui est filmé, et qui rend le spectateur totalement passif à ce qui se passe. On ne s'attache pas vraiment aux personnages, et les évènements paraissent anecdotiques (pourtant, c'est un exploit qui marque l'histoire de l'humanité au même titre que le premier pas de l'homme sur la Lune). Europa Report ne dépasse jamais son postulat de départ, on voit des scientifiques qui bricolent ou qui regardent des écrans de contrôle dans leur navette. Quand ils arrivent à destination et que les choses sérieuses commencent, on voit leur tête en gros plan dans leur scaphandre. Quand il se passe quelque chose, on voit des écrans noirs ou du streaming saccadés. Et quand on pense que le film va enfin s'emballé, c'est déjà fini, et on se rend compte que c'est un peu de l'arnaque.
Alors oui, le côté immersif est là, c'est de la SF sérieuse, et le pitch est pas mal. Mais au final, c'est quand même pas terrible. Surtout quand ces derniers années, on a eu Sunshine et Moon dans le même genre. Mais comme ça ne dure qu'une petite heure et demi, ça peut valoir un visionnage express, tout en surfant sur son smartphone.