Si le cinéma devait définir le mot frustration, on verrait certainement l'image de Michelle Yeoh en tenancière clichée de laverie en faillite détruite par le fameux rêve américain, mais filmé avec suffisamment d'âme pour qu'on peste contre tout le reste tout en appréciant ce qu'on voit.
Entendons nous bien. Everything Everywhere All at Once est tout sauf un film original, il surfe sur la mode (bien lassante depuis que RIck et Morty a maîtrisé le concept) du multivers. Il se contente de faire ce que toutes les productions hollywoodienne asiatique ont déjà raconté, un conflit de passage générationnel dans une famille asiatique (le très fade Alerte Rouge de Pixar nous en a montré les limites), un système qui écrase les classes paupérisées, l'immigration asiatique un rpeve qui devient cauchemar. Toutes ces thématiques sont tellement éculés que le film commence à créer sa propre énergie verte à force de recycler.
Pour ne rien arranger, tout semble très brouillon, une demie heure d'exposition pénible alors que le principe du saut n'a rien de bien complexe (on fait un truc bizarre, on zappe de conscience et bam on utilise les capacités de son alter ego multiversel et ça fait des chocapic), des idées que l'on voit venir beaucoup trop vite pour que cela en devienne intéressant(genre l'identité du "méchant").
Pourtant, au delà de tout ça, on a le droit à plusieurs scènes d'actions plutôt inspirées, la mise en scène est généreuse et nous épargne enfin quinze cuts par coups, même si on sent que Michelle Yeoh galère bien plus que dans ses années fastes, et bah mine de rien ça à le mérite d'être divertissant, voire même grisant.
Mais cette joie d'apprécier de sympathiques affrontements, elle est contrebalancée bien vite par ce retour au statut quo de début de film, alors que tout le film semble dire "on s'en balance regarde tout ce qu'il y a de mieux ailleurs, renverse un peu la table" Le personnage d'Evelynn en vient juste à cette vie de flagellation constante, ou au final elle accepte tout, que sa vie craint, qu'elle ne sera pas plus folle ou même meilleur, que bon, au mieux on fera quelques changements, mais voilà, tout est bien quelque part, parce que j'ai ma famille. Au-delà d'être simplement convenu, on se demande bien quel était l'intérêt des multivers vu ce cheminement, au delà de queques idées visuelles un peu coconnes et sympas du coup comme des cailloux qui discutent, on pouvait se dispenser de tout ça et juste filmer l'actrice accepter sa condition imposé par un système clairement injuste, mais non, on nous vend le chaos pour nous donner le gentillet, on me vend l'anarchie, j'obtient le pot-au-feu avec un peu d'assaisonnement en plus.
Alors non on ne passe pas un mauvais moment, mais je vous jure que les gens qui m'ont vendu "un film trop original tu vas voir" je les catégorise maintenant comme a ne plus jamais écouter dans le choix des films que je regarderai