Alors le voilà donc, ce truc signé Bidule & Machin qui a décroché le pompon aux Noscars. Des réactions que j'ai pu lire un peu partout, à l'annonce des résultats comme à la sortie des projections, les avis sont partagés, comme on dit à Télérama. Evidemment qu'un truc pareil ne pouvait emporter une adhésion TOTALE.
Disons que je me suis bien marré, d'abord, face à ce manga aux stéroïdes qui compose sa toile hystérique en proposant un mix entre un bon vieux Jackie Chan des familles et une histoire allègrement pompée sur MATRIX. Nous voilà donc chez Evelyne et Waymond Wang, qui gèrent leur boutique de lavomatics en même temps que leurs ennuis familiaux dans un bordel permanent. Le monde de la famille Wang n'étant qu'une milliardième variante d'une infinité d'univers parallèles (le multivers on appelle ça) dans lesquels d'autres moi qu'eux évoluent sous d'autres identités auxquels ils peuvent emprunter quelques particularités lorsque ça se gâte dans leur monde à eux. Vous suivez ?
On suit à peu près ce qui se passe, MATRIX m'avait semblé un brin plus compliqué, et tout ceci se déroule en une joyeuse orgie de fights en lévitation, de gags parfois excellents (le raton laveur) et d'un humour parfois au ras du slip. Pour le reste, les images sont vraiment très moches (comme dans ces mangas saturés de coups de crayon dessinant les mouvements hystériques des personnages).
Comme dans READY PLAYER ONE, la petite bande de geeks sensés sauver le monde (car Super Méchante Ultra Puissante il y a) dirigent leurs manoeuvres d'une estafette pourrie dans on ne sait quel monde parallèle. Comme dans les plus mauvais Spielberg justement, les derniers quarts d'heure achèvent le film et son spectateur dans une compotée de bons sentiments gnangnans, ralentis, violons, larmes à l'oeil, l'important est ce que nous portons dans nos coeurs, je t'aime malgré ta différence, aeurghhh, au secours, et voilà pourquoi les professionnels de la profession à Hollywood ont jugé ce film digne d'eux.
Si Michelle Yeoh a décroché sa statuette par contre, c'est parce qu'elle donne de sa personne, et plus que ça encore. Cate Blanchett et Michelle Williams n'avaient qu'à mieux travailler leur kung-fu.