Bon, au moins c’est propre, c’est sobre, c’est précis, et j’ai envie de dire que c’est déjà ça de pris. A une époque où on considère la plupart du temps la science-fiction comme un simple prétexte à un déluge d’effets numériques qui ne mérite même pas un scénario un temps soit peu vraisemblable, je dois bien avouer que j’apprécie tomber sur un « Ex machina » comme celui-là, que j’aurais presque envie d’ailleurs de qualifier de « fait à l’ancienne ». Alors certes, pour ceux qui se sont déjà risqué à voir des films qui parlent de robotique, rien de véritablement nouveau non plus. Les questionnements sont connus, les thématiques aussi : dans sa démarche et son atmosphère, le film m’a d’ailleurs souvent fait pensé au récent « Eva »… Du coup difficile de se laisser surprendre. Mais bon, l’intrigue a au moins cette intelligence de poser davantage le mystère sur les motivations des personnages humains que sur le personnage cybernétique, ce qui permet d’appuyer la faible dimension SF sur une dimension thriller plus intéressante. Et puis bon voilà : la réalisation d’Alex Garland est très sobre, les caméras bien posées, la lumière impeccable, l’ambiance bien travaillée et sophistiquée et il n’y a franchement rien à redire sur l’interprétation du trio Gleeson – Isaac (méconnaissable) – Vikander. En somme, à défaut d’avoir été capable de me transcender, et malgré quelques incohérences...
(Pourquoi Caleb reste-t-il bloqué à la fin alors que justement il avait débloqué toutes les portes ? Mystère...)
Bref, je trouve que cet « Ex machina » fournit un spectacle honnête, qui fait le job, sur un créneau qui en plus est, à mon goût, trop peu occupé. Donc pourquoi s’en priver ?