Le Pitch
Caleb, un jeune programmeur de 26 ans gagne un séjour d'une semaine avec Nathan, le président de sa société, pour faire des tests relatifs à l'intelligence artificielle. L'objectif ? Interagir avec une machine ayant l'apparence d'une femme ravissante, Ava, pour évaluer son niveau de conscience.


Un huit clos peut en cacher un autre
Oh, un huit clos ! Et un huit clos dans le huit clos puisque Caleb se retrouve "enfermé" dans un complexe scientifique isolé du monde à tailler le bout de gras avec un (joli) robot lui même prisonnier dans une chambre. Et on le sent passer !... Les séances entre notre jeune héros et sa dulcinée mécanique bien que tout à fait convenues font monter la pression pendant un peu plus d'1h30. La sensation d'enfermement est bien présente. La maison toute entière est une sorte de prison dans laquelle on entre parce qu'on le veut, de laquelle on est censé sortir quand on le veut, sans jamais savoir si c'est vraiment possible. Un dédale de couloir hightech, une atmosphère oppressante, les mystérieuses pannes de courant, les portes fermées .. Clostro s'abstenir.


Des pannes de courant o_O
Il a pas 10 ce film, bien que le traitement de ce film d'anticipation soit tout à fait à la hauteur à mon sens. On a envie d'y croire. En fait, je me suis plusieurs fois retrouvé à me dire "pourquoi pas ?" tellement la probabilité qu'une machine dotée d'un instinct de survie puisse voir le jour est plausible. Seulement ça n'arrivera pas là ou le centre névralgique d'une multinationale à la pointe de la technologie fait les frais de coupure de courant sans pouvoir rien y faire hormis la mise en place de "beaucoup de groupes électrogènes". Soyons sérieux une minute. Par ailleurs, Alex Garland, bien qu'offrant un thriller aussi crédible qu'honorable, oublie malheureusement les trois inaliénables lois de la robotique qui sont tout de même la sainte trinité des films/romans du genre depuis leur invention par Azimov. Depuis quand les robots n'ont pas un bouton OFF ? Surtout ceux sur lesquels les humains ne peuvent avoir de contrôle ! Enfin il n'y a pas besoin d'être un génie milliardaire pour penser à ce genre de chose. Que ce soit pour notre sécurité ou pour la sécurité de l'investissement .. Un interrupteur ? Une commande vocale ? Non. Quelques failles ici et là tout de même.


Mais c'est bien ou pas ?
Ah oui, c'est un bon film, il pose la question des limites de la robotique, impose sa logique implacable jusqu'au dénouement duquel je n'attendais pas moins (mais peut-être un peu plus). Oscar Isaac nous offre une belle prestation dans le rôle d'un milliardaire borderline, narcissique et manipulateur. Il y a aussi un pan très humain, avec ce côté tellement naïf du jeune héros qui se retrouve pris dans le piège des démêlés entre le robot et son créateur.
Le côté Frankenstein omniprésent et cette réflexion biblique à peine cachée servent un scénario solide malgré quelques trous dans la raquette, pour un film au double twist final qui ravira les geeks et les amateurs de Thriller bien oppressant.


Verdict : I Like !

twistedmind
7
Écrit par

Créée

le 17 juil. 2015

Critique lue 581 fois

twistedmind

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