Bon j’ai fini ce film que je mate pour la deuxième fois et je dois dire que c’est compliqué. Je l’ai revu car c’était le Kubrick que je connaissais le moins et je voulais me convaincre qu’il n’était pas qu’un photographe voulant tous ésthétiser au gré des émotions de son film. Hélas ce film tombe aussi dans une esthétique criarde au point de délaisser la jouissance de l’histoire pour finalement réussir à faire écrouler le récit.


Tout d’abord Kubrick nous ressert une Esthétique Beaucoup trop marqué et accentuée. Kubrick veut faire des tableaux. Bien sûr cela s’accorde aux jeux des acteurs tantôt cabotin avec Kidman tantôt arrangent chez Tom Cruise pour Kubrick qui par moment repousse les limites des caractéristiques de son rôle uniquement par souci scénaristique (sa curiosité qui va le pousser à en savoir trop alors que ça dessert juste le récit ex:il retourne sur les lieux du traumatisme alors que l’on savait déjà que c’était un milieux hostile). Les limites de la mise en scène de Kubrick se synthétise dans les rues de New York où il tente des les montrer sales et hostiles pour le riche déconnecté qu’est Bill le personnage de Tom Cruise (qui sur le papier fut une idée intéressante quoique bon Tom Cruise m’horripile dans cette scène) mais en vain. C’est fait de manière superficielle comme un tas de scènes dans le film qui se contente de nous crier à la figure ce que l’oeuvre veut nous dire au lieu de nous le suggérer simplement, je pense à la fête du début de film au travers de la réalisation ou alors lorsque ça passe par les dialogues aussi au début du film couplés au cabotinage des différents acteurs. 


Finalement la patte Kubrick ne marche pas tant sur moi mais je trouve tout de même que la démarche d’aller chercher cette nouvelle est de l’adapter fut très intéressante. Cette façon de voir la nuit comme un voyage, qui peut traumatiser, choquer qui peut être source de chemin vers la vérité ou bien périlleux présageai du bon pour moi. Il y a tout de même la scène de la secte qui m’a saisi, je trouve que l’image qu’insuffle Kubrick dans cette secte riche comme dans tout ses films de manière très quadrillée et limite militaire est vraiment prenante pour une fois, car elle suggère bien une discrétion méthodique voire obsessionnelle(précieuse??) de la secte pour des raisons évidentes. La musique marche pour accentuer l’ambiance car elle est encrée dans la diésège du film (même si il l’a réutilise après de manière nul juste pour te crier quand une scène est censée faire peur ou du moins intriguée). Malgré tout je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que les plans de Kubrick aurait tellement été plausible en photo ou en peinture, en tout cas autant qu’en cinéma et ça cela paraît quand même bête.


 Voilà on y arrive, la dernière partie du film qui cherche juste à bafouer l’unique réussite du film-la scène de la secte, au travers de révélations qui n’avait pas lieu a être donné. Je pense que le film aurait dû être fataliste pour plus d’impact. Bill aurait dû rester comme nous dans le flou total ne pouvant pas parler de cette expérience par peur et rationalité, car oui dans une pure vraisemblance personne n’aurait tenté le coup d’enquêter car là est la grande faiblesse de l’œuvre qui en fait un film pas particulièrement bon;la seconde nuit de Bill n’aurait jamais dû être. Elle vient juste enlever toute subtilité entre le lien de la 1ère fête bourgeoise et la seconde sectaire. Alors qu’elle nous le criait déjà au début du film au travers de l’ADN tape à l’œil de Kubrick dans la réalisation. Puis surtout le lien était déjà très subtil grâce au personnage de Nick mais ce n’est jamais assez visiblement. J’incrimine la seconde nuit car elle vient aussi bafouer tout le propos sur l’adultère en repassant sur les personnages qui façonnaient ce sujet (notamment lorsque Bill repasse au magasin de costumes pour juste redire que le vendeur prostitue sa fille alors que nous le savions déjà pertinemment grâce à la nuit d’avant). En global cela désingularise la première nuit qui était vu et faite comme un voyage unique limite métaphysique, dans un espace temps réduit et va enlever le fatalisme qu’elle proposait. De plus elle est appuyer par le fait que Bill en fasse confession à sa femme, alors que le bouleversement aurait été beaucoup plus marquant si il avait été commun à Bill et au spectateur (et que nous n’avions pas eu plus de révélations). Car Bill en demande trop poses dès questions que nous aussi nous nous posons alors à quoi sert? Enlever la subtilité. Je pense notamment à la scène de lorsqu’il se fait démasquer et qu’il pose des questions au chef de la secte alors que nous aussi on se les pose mais nous n’aurons pas de réponses pour autant et c’est très bien comme ça car ça garantit la nuance du film. 


En conclusion, un film assez moyen, Kubrick

ne sait pas faire dans la dentelle et j’en veux pour faute, un héritage trop photographique dans sa mise en scène et une bonne heure de trop dans le récit étant donné qu’elle vient bafoué tout ce qui avait été créé de bon dans le film.

Pour finir une citation d’un poète, dirigé sur les personnes qui ont aimé le film :«Je te méprise, voilà le vrai sentiment que j’ai pour toi !» JLG.

PachaPitou
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le 7 oct. 2024

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PachaPitou

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