Fainéant.e.s
6.6
Fainéant.e.s

Film de Karim Dridi (2024)

Le film de Karim Dridi est âpre. Je ne m'en étonne pas de la part d'un cinéaste qui montre souvent des personnages ou des milieux "borderline".

Deux routardes, à bord de leur camion pourri, incarnent la marginalité (pas l'exclusion, qui ne relève pas d'une volonté ou d'un choix) et peut-être la dernière étape avant la clochardisation. Qu'il les présente ensemble, ou séparément après une "prise de tête", Dridi reste vague sur la personnalité et le parcours de chacune d'elles. Il propose une réalité et un quotidien bruts, à prendre ou à laisser...

Si tant est que ce soit son intention, le réalisateur ne parvient pas à rendre ses deux "héroïnes" séduisantes ou sympathiques mais, tout en donnant corps à la marginalité, il nous invite à considérer le mode de vie alternatif de Nina et Djoul comme n'étant pas de la "fénéantise". C'est comme cela en tout cas que j'interprète le titre du film.

La faiblesse du sujet ou l'échec du cinéaste est de ne pas attacher le spectateur commun à ses personnages, premiers comme seconds rôles, dont j'imagine plus ou moins les chemins accidentés tout en peinant à concevoir les principes de vie. J'ai eu l'impression, tout au long du film, d'être un spectateur-voyeur réduit à l'impuissance (celle de comprendre des existences à ce point inadaptées à la norme ou au confort), d'être un témoin aussi d'une certaine complaisance dramatique.

Quoiqu'il en soit, l'interprétation est forte et les dialogues justes.

Créée

le 12 oct. 2024

Critique lue 49 fois

Critique lue 49 fois

D'autres avis sur Fainéant.e.s

Fainéant.e.s
Marcus31
8

Liberté, j'écris ton nom

Comme dans Khamsa (seul autre film du réalisateur que j'ai vu), Dridi fait montre d'une impressionnante maitrise, dans le montage du film et la construction du récit. Une histoire simple, sans grands...

le 11 juin 2024

3 j'aime

Fainéant.e.s
Fatpooper
4

Punkettes

L'affiche faisait envie.En fait c'est chiant. Plutôt que de faire un film sur des punkettes qui veulent faire la fête, l'auteur-réalisateur aurait simplement dû faire un documentaire. Surtout qu'il a...

le 17 sept. 2024

2 j'aime

Fainéant.e.s
Derschop
8

Critique de Fainéant.e.s par Derschop

Ju et Nina sont deux punks, des vraies potos, qui vivent ensemble la rue et la route. Elles se font virer d'une sorte de ZAD et se retrouvent à tracer avant d’atterrir suite à une panne dans un...

le 31 juil. 2024

2 j'aime

Du même critique

Calmos
inspecteurmorvandieu
2

Critique de Calmos par inspecteurmorvandieu

Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la...

le 21 oct. 2024

2 j'aime

Marie-Chantal contre le docteur Kha
inspecteurmorvandieu
3

Critique de Marie-Chantal contre le docteur Kha par inspecteurmorvandieu

Claude Chabrol tourne une parodie d'espionnage avec la désinvolture qu'il met habituellement à la réalisation de ses films de commande. De fait, les aventures de Marie-Chantal, quoiqu'on y trouve...

le 20 oct. 2024

2 j'aime

Le Château de verre
inspecteurmorvandieu
4

Critique de Le Château de verre par inspecteurmorvandieu

Incontestablement, René Clément a su donner de la rigueur à ce drame sentimental classique, à cet adultère d'un jour entre une bourgeoise lassée et un séducteur cynique. Il est vrai également que le...

le 20 oct. 2024

2 j'aime