Un film expérimental mais au sens premier ; qui essaie, propose (et réussit) quantité d’effets, quantité d’innovations formelles, prouesses techniques ou bizarreries nettement en avance sur leur temps. Certes, l’utilisation d’une musique électro peut exacerber ces effets et exagérer cette impression de modernité, mais le métrage n’en demeure pas moins visuellement impressionnant.
Le scénario tient sur trois lignes et offre, contrairement aux récits invraisemblables des films surréalistes d’alors, une certaine cohérence narrative. Autant-Lara propose quelque chose de quasi révolutionnaire dans le cadre, dans le dynamisme et les partis pris du montage (passages de plan large à gros plan, successions de plans sans lien thématique, etc.) ainsi que dans les effets visuels que sont l’accéléré, le ralenti et la surimpression. Surtout, il le fait avec une maîtrise époustouflante.