« Fargo ». L'un des titres les plus emblématiques des frères Coen, plus ou moins reconnu comme l'un de leurs plus grands chefs-d'œuvre. Et c'est vrai que pendant une bonne partie de l'œuvre, j'ai moi aussi jubilé devant autant de maîtrise, d'humour noir, de dialogues réjouissants et, surtout, de personnages tous plus ou moins mémorables, offrant un drôle de mélange entre vraie-fausse enquête policière souvent ironique et véritable déferlement de violence, emmenées par un concours de circonstances offrant des situations toutes plus dingues les unes que les autres.
Oui, mais voilà : autant j'étais prêt à m'enflammer comme rarement ces dernières années, autant la seconde partie m'a moins séduite. J'ai bien conscience d'être très minoritaire sur le coup, mais j'ai trouvé les frangins moins inspirés, moins cinglants, ne retrouvant pas le charme et la folie dévastatrice qui s'étaient emparés d'une bonne partie du film, si ce n'est à travers quelques scènes, dont une passée à la postérité (le broyage de Carl par son « ami »).
Cela n'enlève rien à l'admirable casting (Steve Buscemi, quel acteur lorsqu'on lui en laisse l'occasion) et à l'incroyable audace d'une œuvre ayant sérieusement bousculé les codes du genre, comme en témoigne son futur héritage et la brillante série qui verra le jour 18 ans plus tard. De quoi me donner presque envie de le revoir très vite afin de voir si mon jugement ne mérite pas (déjà!) d'être revu.