Fargo par Francis Janvier
Fargo est une merveille comme il s'en fait trop peu. Déjà, le scénario est en acier trempé. Tout commence de façon assez simple : un homme qui croule sous les dettes a l'idée de faire kidnapper sa femme pour ainsi récolter une rançon de la part de son richissime beau-père. Le plan semble parfait, mais tout dérape de façon magistrale et exponentielle. William H. Macy joue ici à merveille le rôle de ce magnifique et pathétique loser qui voit tout son petit monde s'effondrer par sa faute. Steve Buscemi, quant à lui, est parfait dans la peau de ce criminel lambda pas très brillant, qui est lui aussi doté d'une intense aura tragique. Et il y a aussi Peter Stormare en psychopathe silencieux dont les seules émotions semblent n'apparaître que lorsqu'il regarde un soap opera. À côté de ça il y a Frances McDormand en flic pas trop investie (ce qui brise les clichés du genre), qui fait que son boulot pour rentrer vite fait auprès de son mari. Ce sont donc les personnages et le scénario tragique et absurde qui font de ce film un chef-d'oeuvre, mais Fargo c'est aussi très beau. Jamais la neige n'aura été si belle et si percutante, elle confère vraiment un ton particulier au métrage. Qui a dit que les tragédies c'était archaïque ?