Ce film m’a pop dans la tête soudainement. Je devais le regarder. L’hiver approche. C’était le moment. J’avais souvent entendu dire que c’était un des meilleurs Coen. Alors, allons y.
C’est un film de maître. La réalisation est onirique à souhait. Un scénario construit limite à la perfection où chaque scène, chaque dialogue et chaque détails sont réfléchis et ont un impact sur le déroulement de l’histoire. La construction est un cas d’école, c’est peu de le dire.
On suit un véritable escroc qui projette de kidnapper sa femme pour récolter une rançon. Qu’est ce qu’il est con. Il engage deux malfrats chargés du contrat. Ceux-ci, surtout un seul, font n’importe quoi et tuent trois personnes sur le chemin. Une enquête voit donc le jour et c’est la policière Marge qui est appelée sur les lieux.
“Watch your step, Marge.”
Cette phrase lâchée par le collègue policier de notre personnage principal reflète bien la mentalité du film. J’ai littéralement explosé de rire alors que Marge se dirige vers la scène du crime. L’intonation du moment est hilarante. Mais c’est qu’après coup que je comprend le double sens. Margie est tel un enfant innocent qui s’en va à la découverte du monde. Un ange tombé du ciel. Son mari et elle-même sont un couple simple, aimants et innocents. La froideur de l’hiver, l’étendue des plaines et la blancheur de la neige reflète bien cela. Au milieu de cette innocence se trouvent narcissiques, manipulateurs et tueurs qui ne recherchent qu’une seule chose, un peu plus d’argent.
Une construction parfaite théoriquement m’oblige à aimer ce film. C’est admirable autant de maîtrise. Mais le propos est limité. Les réflexions sont enfantines. La découverte de l’horrible monde extérieur par cette policière pure d’intentions rendent le tout rouge et blanc. Il n'y a que deux couleurs et cela est bien dommage.