Y a du moisi sur le fromage
Dans ma vie, j'ai plusieurs plaisirs coupables. Vous vous étiez sûrement rendu compte que l'un d'entre-eux était Fast & Furious. J'avais décidé de faire une super critique argumenté de ouf avec de la réflexion réfléchie sur le dernier opus de la saga. Mais j'ai la flemme alors je vais juste balancer mes notes au moment du visionnage.
Spoilers.
Après un prologue sans exposition qu'aucun nouveau spectateur ne pourra comprendre, la franchise s'affirme enfin comme une série télé à part entière avec son générique cheesy comme dans les années 80. Du map painting craignos à Moscou, de la routine de flic en plus violent, on est dans les Experts protéinés.
« If It was my husband, I would go » Elsa Pataky, compréhensive, en mode actor studio. Si on rajoute la meuf du blond on obtient les personnages féminins les plus stupidement sexistes depuis la naissance Dolly Parton.
Le premier qui m'offre ces zolies miniatures des oitures, je l'épouse.
Dans une séquence à couper le souffle on nous représente l'équipe. Comme si les quatre premiers épisodes n'avait été qu'une excuse pour former une super team de boloss, mais sans les mexicains apparemment.
Après 15 minutes, on a déjà visité six pays.
Après 17 minutes, je télécharge des sous-titres uniquement pour comprendre ce que dit Ludacris.
Après 19 minutes, je suis toujours fan de Vin Diesel.
Interpol c'est à Lyon, pas à Londres. Mais je pardonne puisqu'on passe à la première course-poursuite du film. Une oiture bélier bien cool. Une séquence d'action bien naze à part quelques oitures de police qui vole. The Rock saute dans le vide, sans raison.
Michelle Rodriguez ! Team Pussy !
Heureusement le film ne passe pas trop de temps à avouer que les gentils affrontent leurs jumeaux maléfiques.
Le meilleur passage c'est toujours le shopping de oitures. J'espère que pasLudacris va mourir assez vite. Par contre le duo The Rock/Ludacris est extraordinaire.
Dans la plus grande tradition de James Bond et Jason Bourne, le film sait que les meilleurs courses poursuites à pied se font à Londres. On s'amuse gentiment avec les clichés : la grosse baston c'est les filles, le chinois il sait pas faire du kung fu...
Paul Walker se la joue Prison Break.
Amnésie, pire astuce de scénario ever.
Toutes les backstories et anciens personnages refont surface. Le moindre acteur ringard qui a fait figurant dans un des premiers se met à rêver un caméo. Après une heure de film, on en est déjà au scénario le plus épais de la saga. Pas que ce soit une bonne chose, les cinq autres films ont fait le job avant. Il manque encore une bonne grosse scène pour être complet.
L'Angleterre, mère patrie des pétasses décolorées.
Ça faisait un petit moment dans la série qu'on avait pas vu une vraie course de rue. La métaphore de l'amour, du coït et de la camaraderie dans ce film de brute. Celle-ci est d'autant plus agréable qu'elle est courte et bien foutue. On utilise enfin les rues bondés du centre de Londres avec les bus impériaux et les black cabs en guise de piquets de slaloms. De la poésie pure. Bien plus intéressant que le dialogue qui suit.
Beaucoup trop de scènes de transition inutiles.
De la moto sans casque, de la oiture sans ceinture. C'est plus que des débiles à ce stade là.
La vraie question c'est pourquoi ils ont besoin d'un énorme camion pour bouger un composant ultra-secret ? Une twingo serait plus discrète.
Ha oui d'accord c'était pour le tank. Évidemment.
Ha la voilà la séquence d'action ! Un tank lancé à contresens sur un viaduc espagnol. Des bonds, toujours des bonds.
On a compris que le thème c'était la famille pas la peine de le répéter 150 fois.
Après une décennie passée à faire les films les plus prévisibles possibles, les scénaristes de Fast & Furious semblent avoir découvert 24 Heures Chrono la semaine dernière et tout le monde retourne sa veste toutes les trois minutes.
Pourquoi attendre le dernier tiers du film pour faire péter tous les explosions ? Putain d'Hollywood.
La fameuse scène avec la piste d'atterrissage de 27 kilomètres. Ho un coup de boule volant. Ho la oiture rampe qui fait des vrilles. Ho le duel des brutasses. Ho du catch ! Ho les punchlines de Michelle Rodriguez (Wrong team, bitch!), Ho bordel l'Israëlienne qui s'envole...
Tout le monde fait des bonds impossibles dans ce putain de film.
En plus de faire s'écraser un avion cargo de la taille de Dallas avec trois cables, Vin Diesel conduit à travers pour en échapper à l'ultime seconde avant l'explosion qui arrive miraculeusement à la toute fin de cette piste beaucoup trop longue pour être honnête.
On pouvait pas finir sans une petite scène sexiste de filles qui parlent des hommes. Ni une scène bromantique entre The Rock et Vin Diesel.
Et on a enfin terminé la boucle temporelle démoniaque ouverte avec le personnage du chinois. Pour rappeler la chronologie c'est donc 1, 2, 4, 5, 6, 3. A noter qu'un futur carathon se terminera forcément par le pire. En attendant le numéro 7 avec Jason Statham donc.