Comment passe-t-on de rodéos urbains à des voitures évoluant dans l’espace ? Douze films de la franchise Fast and Furious ! Elon Musk n’a qu’à bien se tenir.
En vingt ans, les choses ont bien changé. Dom vit tranquillement avec son fils et Letty à la campagne et tout devrait se dérouler dans le meilleur des mondes possibles. Oui, mais voilà, l’avion de M. Personne s’est écrasé avec une arme terrible à l’intérieur. Les anciens acolytes de nos deux héros viennent les chercher pour récupérer l’objet.
Et là, tout part en vrille…
Les scénaristes ne reculent devant aucune incohérence en faisant apparaître le frère inconnu de Dom grâce à des flashbacks larmoyants, en ressuscitant pour la deuxième fois Han, en remettant en scène Cipher, prisonnière du fils d’un dictateur désireux de devenir maître du monde et en inventant des pays afin de ne pas froisser les tyrans sud-américains…
Le scénario est invraisemblable, les scènes d’action spectaculaires défient les lois de la physique, les personnages principaux sont indestructibles et les figurants s’en prennent plein la figure. Autant dire que le tout est jubilatoire et lave le cerveau de toute tentative d’esprit critique à grands coups de rap et d’effets spéciaux.
En 20 ans, les choses ont vraiment changé… Le politiquement correct a remplacé le côté voyou des premiers films. Les morts sont à peine suggérés et on ne voit pas une goutte de sang. La vague « metoo » est passée aussi par-là, asexuant toutes les femmes là où elles étaient hypersexualisées auparavant. C’est tellement vrai, qu’elles deviennent physiquement plus fortes que des hommes surentraînés et que Megan, qui n’a pas son permis de conduire, devient en une fraction de seconde pilote émérite et chauffeur de poids lourd… On ne reconnaît plus celle qui sortait de l’eau en aimantant tous les regards, ses cheveux sont attachés, lorsque Cipher a une coupe extracourte et que Letty est presque en col roulé.
Fast & Furious 9 est un film si lisse qu’il glisse sur l’esprit comme les voitures sur le bitume. Même la mise en scène est policée, un comble pour une série qui s’opposait aux forces de l’ordre dans les premiers épisodes. A vouloir passer sous les fourches caudines des censeurs wokes, ce film en a oublié son âme.