Le pitch du film laissait augurer d'un récit enlevé sur l'ascension chaotique d'un aspirant à la célébrité. Au lieu de cela, on a droit au portrait décadent d'un médaillé olympique dont l'unique victoire a gonflé son ego au maximum, le faisant se prendre pour un demi-dieu quand, en réalité, il n'est rien.

Thomas N'Gijol ébauche quelque chose d'assez réussi, au début, même si l'introduction abrupte manque d'emphase : la critique acerbe des coulisses bling-bling du showbizz sportif, qui cajole des apprentis champions et brosse dans le sens du poil d'anciennes gloires olympiques à coups de contrats signés ça et là à grand renfort de millions. La satire fait sourire, avec l'esquisse de l'agent dépassé par les attentes de son poulain vieillissant, le pote star du rap qui gère sa carrière d'une main de fer, l'ex camarade qui tutoie toujours les étoiles, le patron d'industrie volaillère à la sauce Dick Rivers... Certes, sa galerie de personnages ne manque pas d'allant, mais l'essence même de son histoire se dilue d'elle-même dans le marasme dans lequel son héros se plaît à évoluer. Un type arrogant, oisif, immature, qui regarde sa vie se déliter sans rien y comprendre, en geignant comme un marmot que rien n'est de sa faute. Un pauvre gars qui veut juste "briller" par la grâce divine, en même temps que tout lui tombe tout cuit dans le bec. Le portrait d'un zéro auquel on acquiesce chaque fois qu'une nouvelle tuile lui tombe dessus, sans la moindre empathie.

A toucher le fond, l'on était en droit de s'attendre à la résurrection, à la rédemption. Et, là encore, une ébauche de ce qui semble être, l'espace d'un joli quart d'heure, un magnifique retour aux sources, aux valeurs du sport, et à une certaine intégrité, vibrant et galvanisant, bien que trop tardif pour remonter la pente. Une mini reprise en main bien vite balayée par une fin à l'image de cet être capricieux dont on nous narre les mésaventures au pays de la célébrité : décevante.

Dommage, donc, de n'avoir pas su livrer autre chose qu'un film sur un mec persuadé que, briller, c'est aussi simple et naturel, pour certains "élus" que de respirer. En oubliant un peu vite de préciser quelque part que non, pour ça, il faut se tirer les doigts du...

Chapeau bas à l'ensemble du casting, en revanche, très convaincant.
AshtrayGirl
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le 28 juil. 2014

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