Je n'ai rien contre le fond de Fidelio : au contraire, on ne peut que reconnaitre à sa réalisatrice d'avoir trouvé un sujet en or, plein de promesses. Car un huit-clos maritime qui met en scène une femme dans un monde d'hommes, c'est un sujet fort qui ouvre des portes vers plein de questions intéressantes (sur les relations humaines, le désir de liberté, le désir tout court… )
Mais c'est au niveau de la forme que ça ne prend pas pour moi : on navigue dans un cinéma auteuriste à la française qui m'ennuie. L'intellectualisation sous-jacente du propos fausse le naturel des dialogues au point de donner l'impression que les acteurs jouent constamment faux. La sexualité et la sensualité sont mises en scène d'une manière qui se veut décomplexée (on dit chatte et bite dès qu'on peut, comme dans une chansons de Benjamin Biolay) et naturelle mais ça ne marche pas : objectivement, c'est assez proche de téléfilms érotiques de M6.
Je ne dis pas que le film est mauvais, mais c'est clairement pas le type de cinéma qui me fait triper. Si cette odyssée peut certainement plaire aux amateurs de Rohmer ou de Desplechins, dans le même temps, elle risque d'en laisser beaucoup d'autres sur le quai.