Un film qui brouille la frontière entre réel et imaginaire avec brio ! Après avoir été révélé au grand public avec Seven en 1995, David Fincher frappe à nouveau un grand coup avec Fight Club, film considéré par beaucoup comme son chef-d'oeuvre. Son sens de l’esthétique et le souci du détail qui le caractérisent sont mis au service d'une histoire au retournement final d'une grande puissance.
Les acteurs y sont très bons : Brad Pitt au top de sa classe, Edward Norton excellent en asocial névrosé, ou encore Helena Bonham Carter.
C'est un de ces films qui nous font vivre des émotions différentes sur plusieurs visionnages. Beaucoup d'indices sont laissés au spectateur pour sous-entendre la réalité sur le personnage de Tyler Durden : ses apparitions subliminales en début de film, le fait qu'il ait la même mallette que le personnage d'Ed Norton, qu'il n'apparaisse jamais dans la même pièce que Marla,... Voir et revoir ce film est un plaisir tant pour l'amusement procuré par la recherche de ces indices que pour les leçons de société données par Tyler Durden, personnage magnétique totalement en dehors de celle-ci.
Quelques petites incohérences subsistent toutefois, principalement sur la fin. On sent en effet que Fincher ne savait pas comment faire mourir le personnage irréel de Durden, et en est arrivé à l'idée de la balle dans la tête, qui passe simplement par le cou de Norton. Assez illogique.
De plus, la présence d'une voix off en narrateur est toujours un choix de facilité. Le cinéma est un art où il ne faut pas dire, mais montrer. La présence d'un narrateur peut être justifiée dans certains cas, mais elle ne l'est pas ici : les émotions et évolutions de l'action peuvent être montrées ou dites explicitement dans des dialogues.
Ce film reste toutefois excellent, mon préféré de Fincher.