Un truc générationnel, extrêmement kitch, un peu mythique, en permanence à la frontière du grotesque... Mais n'est-ce pas là la définition même d'une comédie musicale?
De "Flashdance", le deuxième long-métrage du britannique Adrian Lyne (dont le seul vrai bon film restera "Jacob's Ladder"), on se souvient tous du tube "What a feeling!" chanté par Irene Cara, qui joua elle-même le premier rôle dans un autre film musical majeur des early eighties, à savoir "Fame".
De manière générale, la bande originale signée Giorgio Moroder est une réussite (sauf à être allergique aux beats synthés de cette décennie), au sein de laquelle on trouve également le fameux "Maniac", entonné par Michael Sembello.
La mise en scène de Lyne est plutôt remarquable elle aussi, se rapprochant certes d'une succession de clips vidéo autour d'un scénario aussi mince que niais, mais prouvant que le réalisateur anglais savait tenir une caméra et expérimenter un certain nombre d'effets : on retiendra principalement la séquence d'ouverture et surtout l'audition finale, source de nombreuses références et parodies (jusque fort récemment, par Florence Foresti en vue de la cérémonie des Césars), et on appréciera le montage dynamique et "moderne".
Certains ont rapproché "Flashdance" de "Rocky" en raison du background social vaguement présent, l'héroïne campée par la mignonne Jennifer Beals étant soudeuse dans une Pittsburgh industrielle rongée par le chômage, mais le traitement de cette thématique se révèle tellement anecdotique que la comparaison me semble peu pertinente.
Je garderai davantage en mémoire cette scène surréaliste du restaurant, où Jenny la coquine suçote sa langouste de façon hyper suggestive (et un peu sale, aussi), face au pauvre Michael Nouri qui paraît perdre ses moyens, déjà que son cast en tant que jeune premier laissait franchement perplexe...
D'ailleurs l'ensemble des seconds rôles laisse à désirer, et a posteriori personne ne peut se vanter d'une carrière digne de ce nom. "Flashdance" repose entièrement sur les épaules de Jennifer Beals, et sur le travail impressionnant de son anonyme doublure française...