Sur le papier, il y avait tout ce qu'il fallait pour réussir un bon film. A commencer par une excellente histoire, racontée sur papier par Jean Teulé, celle d'une empoisonneuse en série bretonne du 19ème siècle. Sans doute Stéphanie Pillonca, qui signe son premier long-métrage, a t-elle craint le piège de la linéarité qui aurait pourtant eu le mérite de graduer la dramaturgie et de parfaire la psychologie de la criminelle. Mais Fleur de tonnerre se compose principalement d'un interrogatoire, assez fastidieux, et d'une multitude de flashbacks complètement désordonnés. Impossible, dans ces conditions, d'avoir un portrait qui tienne la route, haché menu qu'il est par une chronologie aléatoire. Les scènes d'enfance ont cependant une belle tenue mais elles n'occupent qu'une place infime. La mise en scène est sage, comme intimidée par la lourdeur des costumes d'époque et guère en adéquation avec l'interprétation pénétrée de Deborah François néanmoins peu aidée par la fadeur de ses camarades masculins hormis Miossec. Fleur de tonnerre a quelques éclairs mais c'est davantage un temps de grisaille qui prédomine.