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Un film dont j'étais passé à côté un peu par principe. Déjà parce qu'il ne m'intéressait pas plus que ça sur le papier, et qu'il sort juste après "Le Robot Sauvage", que j'ai trouvé plutôt moyen, mais qui reçoit le même type de retour que ce "Flow", avec un sujet similaire. Mais une opportunité s'est présenté à moi, et j'ai donc été voir le film, parce que je pense que je passais à côté de quelque chose.

On suivra donc ce mignon petit chat, qui s'appelle... qui ne s'appelle pas, ou alors il s'appelle comme le titre du film, mais ce serait extradiégétique. Il semble être un chat errant, seul. On pourrait penser au jeu vidéo "Stray", qui possède aussi un chat errant en personnage principal, même si l'univers ici n'est pas composé de robot (Cette partie-là serait plutôt liée au film "Le Robot Sauvage", justement). Toutes ces oeuvres parlent de sujets plus ou moins liés, sur l'avenir des êtres humains... et des êtres tout court, par le biais de l'écologie et des interactions intersociales.

"Flow" se démarque par une absence totale de dialogue, ce qui rend le film beaucoup moins pompeux qu'un "Robot Sauvage", et cela lui permet de garder une certaine simplicité. C'est aussi un film sur la solitude, étant donné que chacun des personnages principaux du film sont comme des reclus de leurs propres espèces, pour différentes raisons. On pourrait d'une certaine manière penser au film "Robot Dreams", qui était lui aussi sur la solitude, mais qui était surtout muet, ce qui est assez rare j'ai l'impression, dans le cinéma d'animation. Alors oui, le film est assez mignon, avec tous ces miaulements ou ces cris d'animaux, avec quelques situations rigolotes, mais l'histoire est profondément triste. On regarde ces personnages errer, passer à peu de choses d'une mort certaine, et tout cela sans but, on ne sait pas où l'on va, on est ici uniquement pour le voyage.

Les décors sont peu causants, difficile de définir un lieu ou une époque. Il y a une ambiance que je trouve assez semblable aux jeux de Fumito Ueda, comme "Shadow of the Colossus" ou "The Last Guardian", avec ces énormes édifices sans vie. On peut aussi parler de la musique, composée par le réalisateur Gints Zilbalodis et Rihards Zalupe, que je trouve très belle, qui ajoute beaucoup de mélancolie à cette excursion.

On y parle de la cruauté de la nature, mais par anthropomorphisme, on y parle évidemment de la cruauté de l'homme. On aborde aussi l'écologie, via la montée des eaux, et de la migration climatique qui en résulte. Tout cela amène à une cohabitation assez peu naturelle, à l'instar des personnages du "Robot Sauvage". Sur une bonne partie, les thématiques en jeu sont plutôt simples à interpréter. La fin du film, par contre, m'a laissé un peu plus incrédule, avec un propos plus impalpable, et cette allégorie du miroir qui revient sans cesse.

Bref, je pense avoir adoré ce film. Il est très touchant, assez mignon et rigolo, mais il y a une tristesse rémanente qui nous parcourt. Il réussit à parler de sujets difficiles avec une légèreté aisée, tout en nous remettant en question sur ce qu'il advient de notre identité, de notre humanité.

(Vu le 7 janvier 2025 au cinéma)

Tiflorg
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le 8 janv. 2025

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